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Channel: PASSION GENEALOGIE, HISTOIRES de NORMANDIE et d'AILLEURS
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Batavia et l’île de Java

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C'est une variété de laitue à l'aspect croquant et tendre à la fois, dotée d'une grosse pomme vert clair ou vert jaune, gaufrée, avec les bords découpés, au goût légèrement sucré. Il faut savoir que les laitues se classent en 5 familles en fonction de la forme et de la texture de leurs feuilles et de leurs facultés à former ou pas, une pomme : la Batavia, la Romaine, la Grasse, la Pommée et la laitue à Couper.

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L’origine de la laitue cultivée est mal connue. Toutefois, l’est du bassin méditerranéen et son extension vers l’Asie mineure, l’Iran et le Turkestan, est très probablement son centre d’origine. La batavia était déjà dit-on très appréciée des Grecs et des Romains, lesquels lui attribuaient des vertus thérapeutiques.

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Mais d'où tient-elle son nom ? Il proviendrait de « Batavia », le nom latin de la Hollande, plus exactement du territoire que les Romains donnaient à la région de l'estuaire du Rhin, où était implanté le peuple gaulois des Bataves. Bataves, Batāvi en latin, a engendré Batāvia, soit la Batavie. Étymologiquement, il peut s'expliquer par le superlatif « bata », signifiant meilleur, « beter » en néerlandais, appliqué, soit à l'eau ou aux voies d'eaux de l'estuaire de ce territoire, soit aux peuples qui l'habitaient qui avaient la réputation d'être d'excellents navigateurs.

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Mais Batavia, c'est aussi le nom du siège de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales en Insulinde de 1619 à 1799. Juchée sur les bords d'une baie située sur la côte nord de l'île de Java, la ville devient capitale des Indes néerlandaises de 1799. En 1942, la République indépendante d'Indonésie lui redonne son nom d'origine de "Jakarta". Et il probable que la batavia soit justement originaire de cette capitale dont elle aurait tout simplement hérité du nom...

Salade d'été ou d'automne, il en existe de nombreuses variétés comme la Blonde de Paris, la Beaujolaise ou bien encore la frisée de Beauregard. Elle se consomme crue, cuite ou braisée et s'associe agréablement à des fines herbes, des œufs, du saumon fumé ou de l'oseille.

 


Les secrets des profiteroles

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Des chouquettes garnies de crème pâtissière ou de crème glacée à la vanille, accompagnées de chantilly ou nappées délicatement de chocolat chaud, mêlant ainsi à merveille le chaud et le froid, le croquant et le fondant, c'est là tout le secret des profiteroles !

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Mais pas seulement. Saviez-vous qu'à l'époque de Rabelais (1494-1553), quant on parlait de profiterolle, au singulier et avec deux « l », on ne parlait pas de dessert. Loin s'en faut ! Car, cette profiterolle là, la « profiterolle des indulgences » désignait en effet un petit profit, une gratification, une récompense, que l'on accordait aux domestiques méritants. D'ailleurs le mot vient du latin « pofectus » signifiant profit. Ainsi, en 1549, la profiterolle n'était qu'une petite boulette de pain cuite sous la cendre qu’on jetait dans le « potage aux profiterolles » pour agrémenter le quotidien des serviteurs. Dans son « Dictionnaire de la langue françoise ancienne et moderne », César-Pierre Richelet (1626-1698) précise qu' il s'agit « d'un potage fait avec de petits pains dégarnis de mie, séchés, mitonnés, et remplis de béatilles », c'est-à-dire d'abats et abattis hachés.

 

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Au XVIe siècle, l'italien Popelini, cuisinier de la reine Catherine de Médicis (1519-1589), avait l'habitude de confectionner pour la Reine, son « Popelini », un gâteau fourré à la gelée de fruits et préparé à partir d'une pâte dressée à la cuillère sur une plaque et séchée sur le feu. Cette pâte avait été inventée par son prédécesseur, le cuisinier Penterelli qui la baptisa « pâte à chaud ».

 

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 Antonin Carême (1784-1833)

Au XIXe siècle, Jean Avice, pâtissier de Talleyrand (1754-1838) va reprendre la recette de cette « pâte à chaud » pour en faire la « pâte à choux ». Antonin Carême (1784-1833), l'un de ses disciples, revisitera et codifiera cette « pâte à choux » et nous léguera ses fameux choux garnis de crème que sont les pets de nonne, les éclairs ou les religieuses, ancêtres de nos profiteroles (au pluriel) d'aujourd'hui. La glace vanille et la sauce chocolat n'ont quant à elles vraisemblablement été ajoutées qu'à partir de 1875.

 

Merci aux sites http://www.lesucre.com, academiedugout.fr, bonjourdumonde.com et www.lemesturet.com et aux pages Wikipédia sur le sujet.

Bonne fête à toutes les Catherine

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Aujourd'hui, nous fêtons les Catherine ! Bonne fête à elles ! 

Sainte Catherine était très populaire en Normandie. Son culte est à l'origine de la tradition des "catherinettes", ces jeunes filles encore à marier l'année de leur vingt-cinq ans et qui, pour l'occasion, coiffaient un chapeau qu'elles choisissaient avec le plus grand soin. Autrefois, la veille d'un mariage, l'une d'elles était chargée de faire le lit de la mariée, d'assister à la bénédiction de la couche nuptiale et d'accompagner les futurs époux à l'église de la paroisse.

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Mais malheur à la fille qui était encore célibataire à trente ans !  Elle entrait dans la catégorie peu enviable des « vieilles filles ».

sainte catherine,fête des catherinettes,fête des catherine

Ste Catherine de Sienne

Voici un document sur parchemin découvert à la fin du XIXe siècle dans les archives paroissiales d'une petite commune près de Laon, transmis par un journaliste au Journal de Rouen, et publié dans l'Almanach du Normand de l'année 2003 par Gabrielle Sueur-Hébert. Je ne résiste pas au plaisir de vous le faire découvrir... 

Litanies des vieilles filles

 « Kyrie, je voudrais

 Christe, être mariée

 Kyrie, je prie tous les Saints

 Christe, que ce soit demain.

 Sainte Marie, faites que je me marie,

 Saint Joseph, dans le délai le plus bref,

 Sainte Claire, avec Monsieur le Maire,

 Saint Gervais, avec le juge de paix,

 Saint Macaire, avec le Notaire,

Saint Clément, avec le Receveur de l'Enregistrement,

Saint Didier, avec le Brigadier,

Saint Anatole, avec le Maître d’École,

 Saint Lucien, avec le Pharmacien,

 Saint Alexandre, ne me faites pas attendre,

 Sainte Sylvie, j'en ai bien envie,

 Saint Oreste, faudra-t-il que je reste !!!

Saint Irénée, c'est moi qui suis l'aînée,

Saint Pardoux, il me faut un époux,

Saint Léon, qu'il soit bon garçon,

Saint Barthélemy, qu'il soit joli,

Saint Julien, qu'il se porte bien,

Saint Adrien, qu'il ne lui manque rien,

Saint Antoine, qu'il ait du patrimoine,

Saint Grégoire, qu'il n'aime pas boire,

Saint Leu, qu'il n'aime pas le jeu,

Saint Jean, qu'il m'aime tendrement,

 Saint Éloi, qu'il n'aime que moi,

Sainte Félicité, qu'il fasse ma volonté,

Sainte Charlotte, que je porte la culotte,

Sainte Isabelle, qu'il me soit fidèle,

Saint Lazare, qu'il ne soit pas avare,

Saint Loup, qu'il ne soit pas jaloux,

Saint Narcisse, soyez-moi propice,

Sainte Marguerite, envoyez-le vite,

Sainte Madeleine, sortez-moi de ma peine,

Grand Saint Nicolas, ne m'oubliez- pas !!! »

 sainte catherine,fête des catherinettes,fête des catherine

 Biblio:  "L'Almanach de la Normandie" de B. et C. Quétel - Larousse, 2002.

Un quinqua toujours frais !

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Normandie, terre de fromages, patrie du Camembert, du Pont-L'Evêque, du Livarot, du Neufchâtel,... et aussi du Boursin ! Car ce fromage frais, qui s'inspire de la tradition normande paysanne, est bien né chez nous ! C'est en 1963, à Croisy-sur-Eure, un petit village du département de l'Eure, qu'il est mis au point, fabriqué et lancé après deux ans de travail et de recherche, par son créateur François Boursin. A cette époque, le fromager ne se doutait pas que son produit éponyme deviendrait mondialement connu !

 

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L'homme, originaire de Marseille, est né le 10 janvier 1929. Pendant la Seconde Guerre mondiale, c'est dans les sous-sols de la crèmerie familiale qu'il s'initie au métier. Après des études à l’École Nationale d'Industrie Laitière (ENIL) d'Aurillac et une spécialisation en Suède, il se familiarise à la fabrication de camemberts au lait cru. La laiterie qui l'emploie alors, située dans le département du Cher, est rachetée par celle de Bonneville-sur-Eure. Cette dernière produit un fromage frais de forme cylindrique, le « Bonnevillois », qui s'inspire de celui mis au point par Henri Boursault en 1951. Licencié, François Asperti-Boursin part s'installer à Illiers-l'Evêque, dans une petite fabrique que lui a offert Georges Boursin, son beau-père.C'est ici que commence l'aventure de son fromage qu'il appellera Boursin en hommage à celui qui l'a élevé.

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 Fromagerie Boursin - Croisy sur Eure 27120 - Eure (27) - Haute Normandie

Outre ses qualités de fromager, le génie de François Boursin, c'est d'avoir deviné avant tout le monde les pouvoirs de la publicité à la télévision. Le 1er octobre 1968 à 19h55 précises, Bousin devient la première publicité de marque à passer sur les ondes, juste avant le journal de 20h. Quatre ans plus tard, les téléspectateurs découvriront le célèbre slogan publicitaire de Marcel Bleustein-Blanchet (1906-1996) : « Du pain, du vin, du Boursin » encore aujourd'hui dans toutes les mémoires.

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Présenté sous la forme d'un cylindre enveloppé dans un papier en aluminium gaufré, enfermé dans une boîte en carton, fabriqué à base de lait de vache pasteurisé, ce fromage à pâte fraîche salée est enrichi de crème et d'un mélange d'ail et de fines herbes.

 

Photographie fromagerie : merci au site http://www.photo-paramoteur.com

La folie de Monsieur Levavasseur

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Cette folie, vous la trouvez au fond de la vallée de l'Andelle, entre Pont-Saint-Pierre et Radepont, à seulement quelques centaines de mètres de la splendide abbaye cistercienne du XIIe siècle de Fontaine-Guérard. En effet, sur la commune de Douville-sur-Andelle, se dresse l'un des vestiges industriels les plus étonnants de notre région. 

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Leur deux histoires sont liées. L'abbaye de Fontaine-Guérard, vendue comme bien national à la Révolution, fut rachetée en 1792 par François Guéroult, un architecte rouennais plus intéressé malheureusement par le gain que par l'art et qui s'en servit comme carrière de pierre pour y construire sa filature de coton. Car, au XIXe siècle, la vallée de l'Andelle est un des centres cotonniers les plus denses de la région rouennaise. 

En 1821, la totalité du domaine passe aux mains d'un autre rouennais, le riche Baron Jacques Levavasseur, manufacturier et armateur au Havre. A sa mort en 1842, il lègue ses biens à son fils Charles. Après qu'un incendie ait ravagé les lieux, ce dernier décide en 1851 de reconstruire une nouvelle filature en ayant soin de protéger les bâtiments médiévaux de l'abbaye.

 

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 Filature Levavasseur avant l'incendie de 1874

Charles Levavasseur fait donc élever cette incroyable « cathédrale industrielle » dans le style gothique néogothique, appelé en France le « style troubadour », qui connaît alors une grande vogue outre-Manche. Destinée à être vue de très loin, cette filature, bâtie entre 1857 et 1859, n'aura pas d'égale : 96 m de long, 26 m de large et 38 m de haut, sur 5 niveaux, avec, dans son prolongement, un autre bâtiment, presque aussi grand mais moins prestigieux, destiné au stockage de la laine et des machines. Les deux bâtisses sont dotées de très grandes fenêtres voûtées d'ogive et de rosaces quadrilobées sur des imposants pignons à trois travées. Les épaisses portes de bois doublées et les 4 hautes tours d'angle octogonales crénelées du bâtiment principal semblent en vérité plus destinées à accueillir le paroissien que l'ouvrier...

 

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Mais dans ce métier, « l'étincelle est une marâtre qui guette sa proie et allume en torche la poussière de coton ». La folie de Monsieur Levavasseur est la proie des flammes en 1874 puis en 1913 et une dernière fois en 1946 qui entraînera la fermeture définitive de l'établissement. Elle est aujourd'hui la propriété du Département de l'Eure.

 

Biblio. "L'usine cathédrale de M. Levavasseur" de M.-H. Devillepoix - Pays de Normandie n°12 (1998) et "L'usine "cathédrale" de Douville-sur-Andelle" - Itinéraires de Normandie - n° 20 (2011). 

 

Gratinée à la Normande

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« Soupe à l'oignon ou gratinée ? La différence est mince et toute soupe à l'oignon, pour être succulente, doit être plus ou moins gratinée. Dans la forme comme dans l'esprit ».

Incontestablement, il semble bien que la soupe à l'oignon soit lyonnaise. Les oignons sont d'ailleurs la base de la cuisine d'entre Saône et Rhône. C'est vers vingt heures que les Lyonnais aiment la déguster brûlante, dans leurs petits restaurants typiques qu'ils nomment mâchons.

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La gratinée, dans laquelle on a introduit croûtons et fromage râpé, serait quant-à elle d'origine parisienne. Elle connut son heure de gloire à la fin du XIXe siècle où, avec la mise en place des halles de Paris, les bistrotiers la servaient tout aussi brûlante mais bien plus tard dans la nuit, voire au petit matin...

Originaire d'Asie du Sud-Est où il serait apparu il y a cinq mille ans, l'oignon est certainement l'un des légumes les plus anciens. Il était la base de l'alimentation des Grecs, qui le mangeaient cru avec du pain et de celle des Romains qui le préférait cuit dans des sauces au miel et aux épices.

Chez nous, au Moyen-âge, on fait de cette plante potagère que l'on appelle alors « hunion », une consommation quasi quotidienne. Il existe une multitude de variétés d’oignons, dont une quarantaine cultivée en France. Elles se différencient par leur forme, leur taille, leur couleur, leur parfum… Du blanc au rouge le plus intense, en passant par le jaune doré, l'oignon offre une farandole de couleurs !

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Aujourd'hui, il est de toutes les sauces et de tous les accompagnements. Et si la pissaladière, la tarte à l'oignon et le bœuf mironton pour ne citer qu'eux lui doivent beaucoup, c'est tout de même de la soupe qui porte son nom que lui vient sa popularité. Une recette aussi simple qu'éternelle : des oignons finement émincés et revenus au beurre, poudrés de farine et mouillés de bouillon...

Mais, connaissez-vous la Gratinée à la Normande* ? C'est cette recette parfumée et généreuse que je vous propose aujourd'hui, amis gourmands aux babines alléchées...

 

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Il vous faut prévoir 750g d'oignons émincés, 2 litres de bon bouillon de poulet, 75g de beurre, 1 camembert bien fait, 3 cl de calvados, 150g de gruyère râpé, 6 tranches de pain rassis, du sel et du poivre.

Dans une casserole, faire fondre les oignons dans le beurre. Ils ne doivent pas brunir. Ajouter le bouillon lorsque les oignons sont translucides et tendres ainsi que le camembert en petits morceaux et le calvados. Laissez mijoter au moins 30 minutes à feu doux. Réserver dans un plat creux allant au four, ajouter le pain rassis puis le gruyère sur le pain et enfin quelques gouttes de beurre fondu. Faire gratiner sous le gril en surveillant. Servir bien chaud.

Bon appétit.

 

*Recette extraite de « Au cœur de la cuisine Normande » de B. et C. Drouin – Ed. Corlet 2001.

 Biblio. « 100 merveilles de la cuisine française » - La Reynière – Ed. Du Seuil 1971.

 «50 plantes qui ont changé le cours d' l'Histoire » de B. Laws – Ed. Ouest-France 2011

 « Grandes et petites histoires de la gourmandise françaiseé de S. Girard-Lagorce – Ed. Plon 2003.

Et Marcel créa Bic...

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L'idée du stylo à bille a germée au XIXe siècle dans l'esprit de l'Américain John J. Loud (1844-1916). Déposé le 10 octobre 1888, son brevet ne sera pourtant jamais commercialisé. Trop en avance sur son temps sans doute... Du coup, la paternité de cette invention va revenir au journaliste hongrois Laszlo Biro (1899-1985), lequel va polir le projet.. tout simplement en regardant jouer les enfants.

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Laszlo Biro (1899-1985)

En fin observateur, le mince filet que les billes tombées dans l'eau laissent dans leur sillage ne lui échappe pas. C'est le déclic ! Pour conjurer la viscosité qui empêche l'encre de s"écouler jusqu'à la plume, il a en outre l'ingéniosité d'introduire une petite bille d'acier d'un millimètre de diamètre qui évolue librement dans une alvéole pour mieux s'imprégner de la couleur et la déposer sans crachotements ni tâches sur le papier. Nous sommes en 1938. Et, si l'avènement du stylo à bille sonne le "glas des pleins et des déliés", il annonce aussi une quasi-révolution du quotidien.

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Marcel Bich, devant son usine de Clichy en 1953.

Onze ans plus tard, son brevet est racheté par le baron Marcel Bich (1914-1994), un industriel français d'origine transalpine. En 1950, après avoir enlevé le "h" de son patronyme, cet as du marketing lance le "bic cristal" : un tube en plastique transparent hébergeant une longue et fine cartouche réservoir contenant une encre visqueuse.

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Vendu 50 centimes de franc, il est conçu pour offrir deux kilomètres d'écriture. Il inaugure aussi le concept du jetable et de la société de consommation. Destiné selon la publicité aux "hommes d'action", il leur promet "une écriture nette, intense et décontractée". Le succès est phénoménal, sans précédent. Pour exemple, en 2005, il s'en est vendu, dans le monde entier, plus de 100 milliards d'unités ! Cela équivaut en écriture à quarante fois la distance de la Terre à la Lune !

En France,c'est en 1965 que, non sans mal, le stylo Bic sera adopté par l’Éducation nationale. Dès lors, les écoliers peuvent non seulement écrire au stylo-bille, ce qui leur était interdit jusque là, mais aussi confectionner de formidables sarbacanes...

 

Biblio. "Objets de France" de J. Victor et T. Fraisse - Ed. De Borée, 2014, "Ces objets emblématiques que vous sauveriez ou pas avant de quitter la France" d'A. Wizman - Ed. Lafon, 2014,  "De quand ça date ?" - Historia Spécial n°14 - 2013.

Le « Gâteau Battu », LA spécialité picarde

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Spécialité de la Somme et plus particulièrement de la région d'Abbeville, symbole culinaire de la Picardie maritime, ce gâteau là ne ressemble à aucun autre même s'il a pour cousins proches la brioche et le baba.

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Traditionnellement dégusté le jour de Pâques et lors des cérémonies et autres grandes fêtes, l'histoire du « Gâteau Battu » est ancienne. Préparé au Moyen-âge pendant les périodes de famine, on trouve sa trace dès 1653 en Flandres. À cette époque, on l'appelle « Gasteau Mollet » ou « Pain aux œufs ». Ce n'est qu'en 1900, en prenant le nom de « Gâteau Battu », qu'il va affirmer son identité picarde.

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Texture moelleuse au parfum subtil, particulièrement riche en beurre et en œufs, d'un poids variant entre 400 à 500 grammes, tous les ingrédients qui le composent sont battus à la main. Sa forme si particulière de toque de cuisinier, il la doit à sa cuisson dans un moule cannelé haut et cylindrique.

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 Noble Confrérie du Gâteau Battu

Depuis 1993, chaque année, à l'occasion de la foire d'Abbeville, la Noble Confrérie du Gâteau Battu organise une fête en son honneur. 

Vous êtes tentés ? En voici la recette* ! À vous d'essayer ! 

Pour deux « Gâteaux Battus », il vous faut 250 g de farine, 250 g de beurre, 10 jaunes d'oeufs, 1 sachet de levure, 170 g de sucre, 10 g de sel, du Rhum ou du Calvados (facultatif).

Préparation : 30 mn – Cuisson : 17 mn – Repos 3 h.

Dans un saladier, mélangez la farine, les jaunes d’œuf, la levure, le sucre, le sel et le beurre tiédi et éventuellement un peu d’alcool selon vos goûts. Vérifiez que les ingrédients sont tous à la même température. Pétrissez le tout entre 20 et 25 minutes et laissez reposer une heure. Quand la pâte est montée dans le moule, rabattez-la. Laissez-la à nouveau reposer 1h. Rabattez-la à nouveau. (vous comprenez maintenant pourquoi on parle de gâteau battu !)

Versez-la dans les moules beurrés au quart de leur hauteur.

Laissez monter la pâte. Comptez entre 1h et 1h30.Attention à ce que le gâteau n’attrape pas froid, sinon il pourrait retomber. On raconte qu’autrefois, on le laissait même monter dans la chaleur de son lit. Veillez à maintenir une bonne température dans la cuisine.

Mettez à cuire à four chaud à 170°, environ 17 minutes.

A déguster au petit déjeuner avec beurre et confiture ou un peu rassis, en version sucrée avec pommes en lamelles, boule de glace vanille et coulis de framboise ou en version salée avec du foie gras poêlé.

Bon appétit !

 

* Recette de Francis Fréville présentée dans l'article « Gâteau Battu, le Baba picard » de L. Roumieu – Magazine Terroirs de France n°4 – 2014. 

Merci aux sites http://www.espritdepicardie.com et www.keldelice.com.


Cha alors !

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Savez-vous quel est le point commun entre Alexandre le Grand (356 av. J.-C. - 323 av. J.-C.), l’un des personnages les plus célèbres de l’Antiquité, l'Imperator Jules César (100 av. J.-C. - 44 av. J.-C), le roi de France Henri III (1551-1589) et l'Empereur Napoléon Ier (1769-1821) ? Non ? Vous « donnez votre langue au chat » ? Et bien tous souffraient d'ailurophobie. Et comme tout ailurophobe craint les chats, ces quatre grands hommes avaient tout simplement une peur bleue des chats !

ailurophobie,peur de chats,napoléon,campagne d'egypte

Provenant du grec « ailouros » signifiant « chat » et « phobos », peur, l’ailurophobie est une peur intense et irraisonnée des chats. Les victimes de cette phobie relativement fréquente sont tout simplement paniqués à l'idée même d'entrer en contact avec l'un d'eux.

Nos gentils minous domestiques, bien souvent inoffensifs, provoquent en effet chez ces malades névrotiques des réactions diverses et variées : une transpiration intense, des tremblements, voire un phénomène de tachycardie le tout toujours accompagné d'une envie irrépressible de prendre la fuite !

 

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On raconte qu'Henri III piquait une crise de nerfs dès qu'un chat s'approchait de lui et que les valeureux guerriers qu'étaient Alexandre le Grand et Jules César s'évanouissaient à leur vue... Quant à Napoléon, son aide de camp le trouva un jour suant à grosses gouttes, l'épée à la main, tout ça à cause d'un chaton qui s'était aventuré sous sa tente...

 

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Pourtant, ce sont bien les chats qui vont sauver sa campagne d’Égypte, berceau il est vrai de leur domestication. Fasciné par Alexandre le Grand, l’Orient représentait pour le Général Bonaparte une grande promesse. En mai 1798, alors que son armée est freinée puis carrément arrêtée par une épidémie de peste, les chats qui faisaient partie du voyage vont être mis à contribution. Les chats faisaient partie du voyage. On les mit donc au travail pour arrêter l’invasion des rats dans les campements de l’armée française. Leurs talents de chasseurs vont ainsi sauver les 38 000 soldats français de la terrible infection.

 

Merci notamment au site http://www.lardeau.net/les-gouts-et-les-couleurs.

Ah, these Norman ! They are everywhere*...

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*Ah, ces normands ! Ils sont partout... et plus encore qu'on ne le croit ! Tenez, l'anglais, la langue de Shakespeare, cette langue "internationale", celle des affaires et de l'informatique, l'une des plus parlées au monde, cette langue dominante qui s'impose partout... et bien, en réalité, elle est parsemée de milliers de mots normands, soit une bonne moitié de son lexique !

 

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Carte des pays de langue anglaise dans le monde

"Le normand, variété particulière du gallo-roman, autrefois parlé en Normandie, fait partie des langues d'oïl. Elle s'est modifiée au contact de l’anglo-saxon en intégrant des mots et tournures issus de l’anglais. Cela a  donné naissance au dialecte appelé l’anglo-normand." Et c'est celui-ci qui est aujourd'hui encore parlé en Angleterre".

Un exemple ? Le mot "pocket" (poche en français) est un emprunt du mot normand "pouquette" désignant une petite "pouque", un sac en toile de jute, cousu sur 3 cotés, de plus ou moins grande résistance, qu'on utilisait principalement pour stocker puis  livrer les pommes à cidre et qui, à l'occasion, servait aussi de vêtement aux mendiants.

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Guillaume le Conquérant (1028-1087)

C'est au début du IIème millénaire que tout a commencé, lorsque le duc de Normandie, Guillaume le Conquérant (1028-1087), vainqueur de la bataille d’Hastings, est devenu Guillaume Ier d'Angleterre en recevant la couronne anglo-saxonne le 25 décembre 1066 dans l’abbaye de Westminster. La langue du nouveau roi devient celle du pouvoir. A cette époque, de l'autre côté de la Manche, on parle le "vieil anglais" mélange de northumbrien, anglien, saxon et kentois et de certaines langues celtiques comme le gallois, le cornique, l'écossais et le cambrien. Ce "vieil anglais" va s'effacer et, durant trois cents ans, la langue normande, synonyme de prestige et de culture, va s'imposer à la Cour comme dans toute l'aristocratie du pays, mais aussi dans le commerce, les tribunaux, l’administration et même l'éducation. Ainsi, au XIIIe et XIVe siècles, en application des règlements des Universités d’Oxford et de Cambridge, les étudiants ont le droit de parler entre eux soit en latin soit en normand, mais l'anglais leur est formellement interdit !

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La reine et le duc d’Édimbourg, lors de l’ouverture de la session parlementaire

 

Après la mort en 1135 d'Henri 1er Beauclerc, dernier fils de Guillaume le Conquérant, et l'arrivée de la dynastie des Plantagenêt, le normand cède le pas au français. Toutefois, la cour d’Angleterre va en maintenir l’usage. C'est pourquoi, aujourd’hui encore, le Parlement de Londres continue à avoir recours à des expressions anglo-normandes. Ainsi, en cas d'absence de la Reine, le greffier, qui a la responsabilité d’indiquer qu’elle est d’accord avec les lois qui ont été votées, le fait avec ces mots "La Reyne le veult". Autre témoignage de la place autrefois occupée par le normand puis le français au sein du pouvoir royal anglais, les armoiries de la couronne britannique portent toujours la devise officielle « Dieu et mon droit », de même que la devise de l’ordre de la Jarretière, le plus élevé des ordres de chevalerie, celui de « Honi soit qui mal y pense » (avec un seul « n »).

 

Merci aux pages Wikipédia sur le sujet et au site https://languenormande.wordpress.com/tag/pocket.

Joyeux Noël à tous !

Belle et heureuse année 2016 à tous !

Des Vaux-de-Vire au Vaudeville...

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 « Les Vaux de Vire - Qui, sentant le bon temps, nous font encore rire. »

Jean Vauquelin de La Fresnaye (1536-1607), poète normand

Si je vous dis vaudeville, vous pensez tout de suite à une pièce de théâtre où trois personnages, le mari, la femme et l'amant, se croisent sans se voir, où les rebondissements se multiplient et où les portes claquent sur la fameuse réplique «Ciel, mon mari » ! Mais saviez-vous que le vaudeville tire son origine des chansons normandes qui avaient cours au XVIe siècle dans le Val-de-Vire ? Cette région de Normandie, autrefois orthographiée Vaudevire ou Vaux-de-Vire, se situe sur le bassin versant de la Vire, le fleuve côtier auquel il doit son nom.

 

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 Paysage du Val-de-Vire ou Vaux-de-Vire

Le Livre des chants nouveaux de Vaudevire ou plus simplement Vaudevire est un recueil de poésies et de chants paillards, légers voire un peu fripons, du Val-de-Vire. Publié en 1610 par le normand, Jean Le Houx (1551-1616), ils avaient été écrits en moyen français par un autre Normand, Olivier Basselin (1403-1470). Tous deux étaient originaires de la ville de Vire et tous les deux étaient poètes.

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On ne sait que peu de chose de la vie d’Olivier Basselin, appelé familièrement le Bonhomme, si ce n'est qu'il possédait un moulin à foulon, savait le latin, avait voyagé et avait été soldat . Adonné aux plaisirs de la table, au vin et au cidre bien sûr, il employait ses loisirs à rimer des chansons naïves qui, à cause du pays, reçurent le nom de vau-de-Vire . Il y avait chez lui « de l’humour, de la verve, de la gaieté, et, par-dessus tout, le sentiment poétique ». C'est d'ailleurs à lui que l'on doit l’usage de chanter des chansons après le repas. Les siennes étaient improvisées. Il avait pour cela une remarquable facilité naturelle. Si ses vers furent imprimés une première fois en 1576, cette édition disparut par les soins du clergé. Toutefois, ses chansons se transmirent de bouche en bouche jusqu’au jour où Jean Le Houx les recueillit et les livra à l’impression.

 

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Le Vaudevire est alors une façon de « chansonner les gens et les choses » A partir du XVIIIe siècle, il va s'unir au théâtre. Ce ne fut d’abord qu’une petite composition scénique, toute en couplets, où le dialogue même était chanté. Entremêlant la musique et les ballets, il donnera naissance à l’opéra-comique. À partir du XIXe siècle, le mot change encore de sens pour désigner une comédie populaire légère, où quiproquos burlesques et situations grivoises provoquées par de multiples et complexes relations amoureuses ou pécuniaires s'emmêlent et s’entrecroisent...

Le "bel elbeuf", un drap fin de qualité

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Quant on parle du "bel elbeuf', avec un "e" minuscule, on ne désigne pas la ville normande du département de la Seine-Maritime située au sud de Rouen, baignée par la Seine, et qui mérite pleinement son "E" majuscule. Non, le "bel elbeuf'" dont il s'agit, c'est ce drap fin  de qualité que l'on y fabriquait et qui porte son nom. Particulièrement apprécié au milieu du 18ème siècle, tous les grands couturiers l'ont utilisé pour la confection de leurs plus beaux complets.

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Mais saviez-vous que, durant quatre siècles, la ville d'Elbeuf a dû sa fortune au cours d'eau minuscule qui traverse sa partie occidentale, un affluent de la Seine que l'on désigne sous le nom de Puchot ? Quelques centaines de mètres seulement séparent sa source de son embouchure. Mais, si modeste que soit son cours, si faible que soit son débit, c'est bien ce petit ruisseau qui est à l’origine de l'importante activité drapière qui s'y est développée.

Particulièrement approprié au lavage des laines en suint mais aussi des laines teintes, c'est "aux abords de ses rives basses et tortueuses, au pied du mont Duve d’où il sort, à quelques pas du château des ducs, rue Saint-Étienne, rue Saint-Auct qui descend de la forêt de la Londe, rue Meleuse, rue Royale", que peu à peu vont venir s'installer nombre de teinturiers et, c'est à partir de leur activité, que vont se développer, dès 1514, les premières draperies de la ville. Témoignages de cette époque, les superbes vitraux de l'église Saint-Jean représentant des scènes du métier de drapier.

Un siècle plus tard, en 1667, c'est l’apothéose. Le ministre de Louis XIV et Contrôleur Général des Finances, Jean-Baptiste Colbert (1619-1683) décrète l'ouverture de la Manufacture Royale du drap d’Elbeuf.

Dans l' "Encyclopédie méthodique, Manufactures, arts et métiers" (1784-1785) de Roland de la Platiere (1734-1793), on peut lire "Elbeuf est une des plus anciennes manufactures de drap de France. Elle fut très renommée et mérita sa réputation. Longtemps, on ne fut guère mieux vêtu qu'avec du drap d Elbeuf."À la fin du XVIIIe siècle, les métiers tournent à plein régime, attirant une main d’œuvre nombreuse. « Elbeuf est une ruche, tout le monde y travaille ! » dira le Premier Consul Bonaparte (1769-1821)en visite, en 1802. C'est en sa mémoire d'ailleurs que la ville a choisi de faire figurer sur ses armoiries une ruche et des abeilles.

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La teinturerie Gustave Hue, vers 1900

Et jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale, Elbeuf va ainsi fourmiller et bruisser du ronronnement des machines fabriquant notamment ce" bel elbeuf". Avec l’apparition de la machine à vapeur puis celle du métier Jacquard, tels des champignons, des cheminées vont pousser sur tout son territoire, emblèmes de la cité industrieuse qu'elle est devenue et qui lui vaudra l'appellation de "ville aux 100 cheminées".

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Malheureusement, cette activité textile s'éteindra dans les années 1950, victime de la concurrence des fibres synthétiques. Il en sera fini du "bel elbeuf"... Pas tout à fait cependant, car le terme est demeuré dans le langage courant.

 

Merci aux sites www.cartographie-litteraire.net et www.metropole-rouen-normandie.fr/fabrique-des-savoirs-de-la-metropole-historique.

Tartiflette ? Et pourquoi pas normande ?

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Car, n'en déplaise à nos amis savoyards, la tartiflette n'est ni un plat traditionnel montagnard, ni une recette ancestrale de leurs grands-mères ! D'ailleurs, ils n'en n'ont entendu parler que lorsqu'elle est arrivée sur les menus des restaurants, dans les stations de sports d'hiver, véhiculant avec elle une image de convivialité, d'authenticité et de gastronomie de terroir ! Si son nom de tartiflette dérive bien de « tartiflâ » signifiant « pomme de terre » en patois savoyard, son histoire date seulement des années 1980 !

 

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Elle a été « inventée » et lancée à cette époque par le très actif Syndicat Interprofessionnel du Reblochon pour doper les ventes de ce fromage originaire des Pays de Savoie et fabriqué dans les Avaris et la Val d'Arly. Faite de pommes de terre coupées en lamelles, d'oignons émincés, de lardons blanchis fondus à la graisse de canard, de vin d'Apremont, le tout nappé de Reblochon et de crème fraîche, disposé dans un plat frotté d´ail et chemisé au beurre et gratiné au four, cette recette s'inspirerait toutefois d'un plat traditionnel paysan et rustique appelé « la péla » ou « fricassée de reblochon ». Originaire des Aravis, une chaîne de de montagnes située dans les pré-alpes à cheval entre la Haute-Savoie et la Savoie, c'était un plat de pommes de terre non épluchées coupées en cubes, rissolées à l'huile, auxquelles on ajoutait lardons, oignons et des reste de fromage de reblochon. Le tout était placé dans une poêle à manche très long appelée « péla » c'est-à-dire « pelle » en arpitan ou franco-provencal, et cuisait dans l’âtre.

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Imaginez maintenant que vous remplaciez les pommes de terre par de belles pommes normandes, les lardons par de fines tranches d''andouille de Vire, le reblochon par un savoureux camembert et le vin par du Calvados, vous obtiendrez une délicieuse tartiflette normande* ? Ça vous tente ? Alors, amis gourmands aux babines alléchées, suivez la recette !

 

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Pour 4 personnes, il vous faut 10 pommes, 1 andouille de Vire, 1 camembert de Normandie au lait cru, 30 cl de crème fraîche et 20 cl de Calvados.

Épluchez les pommes. Coupez en cubes 8 de ces pommes. Faites-les revenir dans du beurre. Quand elles ont bien fondu, flambez-les au Calvados et ajoutez la crème. Mélangez et laissez refroidir. Beurrez très légèrement un plat allant au four et y disposez les pommes.Coupez l'andouille et les 2 pommes restantes en fines tranches et recouvrez-en les pommes cuites en alternant les couches. Finissez par une couche de pommes. Ouvrez le camembert en deux et recouvrez-en les pommes. Mettez au four (th.8) pendant 10 minutes. Bon appétit !

 

* Recette extraite de « La cuisine normande de Mamie » de F. Rose et A. Faurie – Ed. Marivole, avril 2015.

Images : merci au site www.france-montagnes.com et www.delcampe.net 


Les soldes ! L'idée géniale d'un normand

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Ah ces normands, ils sont extraordinaires ! Une preuve supplémentaire ? Le saviez-vous : si elles sont bien une invention française, c'est à un normand que l'on doit ce moment magique que l'on attend toutes Mesdames, je vous parle bien entendu des SOLDES ! Et cet homme là se nommait Simon Mannoury. À l'origine, le mot "solde" s'employait au singulier et désignait un « reste d’étoffe, un coupon » qui n’avait pas été vendu. Ce n'est qu'on début du siècle dernier qu'il a pris le pluriel, en raison de l'encadrement législatif qui sera mis en place à partir de 1906.

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Paris, 1906 - Crue de la Seine devant le magasin "Au Petit Saint-Thomas"

Notre normand ouvre à Paris, en 1830, à l'angle de la rue du Bac et de la rue de l’Université, un magasin de nouveautés qui sera la préfiguration du "grand magasin". On est à deux pas de l’église Saint-Thomas-d’Aquin, Mannoury baptise sa boutique "Le Petit Saint-Thomas" et s'inscrit pleinement dans la philosophie du Saint qui associe la foi et la raison. Pour ce commerçant de génie, il est important que la clientèle croit en lui comme en la réussite de son magasin. C'est dans cet esprit qu'il va développer sa politique commerciale. En profitant de la prospérité de l'économie des premières années du règne de Louis-Philippe (1773-1850), il commence par élargir son offre avec notamment des livres et des jouets à la période des étrennes. Parallèlement, il offre des activités ludiques, comme une promenade dans son magasin sur le dos d'un âne pour les enfants, l'âne du Petit Saint-Thomas, qui deviendra célèbre dans toute la ville. Il invente et développe la vente par correspondance et initie différentes expositions temporaires. Mais surtout, il sera le premier commerçant de la capitale à afficher publiquement ses prix. C'est pour renouveler régulièrement ses collections qu' il décide de déstocker chaque année en janvier à prix remisé, en faisant ressortir sur les étiquettes l’ancien et le nouveau tarifs : le principe des soldes est né !

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Le magasin, emporté par la crise économique qui va frapper la France à partir de 1845, fermera ses portes en 1848. Sous la houlette de l'un de ses employés, un normand lui aussi qu'il a recruté en 1834, Aristide Boucicaut (1810-1877) ouvrira en 1852 le « Bon marché », le premier grand magasin parisien.

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Le grand magasin parisien du Bon-Marché

Et c'est en appliquant avec une grande habileté les méthodes acquises en partie durant ses années de formation au "Petit Saint-Thomas" que Boucicaut fera fortune !

 

Merci aux pages Wikipédia sur le sujet.

Secrets de madeleines

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« Courts et dodus, ces gâteaux semblent avoir été moulés dans la valve rainurée d'une coquille de Saint-Jacques » a écrit Marcel Proust (1871-1922) dans son premier tome d' « À la recherche du temps perdu ». Ce normand de cœur ne savait pas encore que sa « madeleine » à lui, la « madeleine de Proust », l'expression qu'on emploie volontiers pour désigner ce qui fait appel à d'agréables souvenirs d'enfance, serait plus célèbre encore que celle qui se déguste autant avec le palais qu'avec les yeux !

 

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Mais reprenons l'histoire de la madeleine à son début. Elle serait, semble t'il, intimement liée à celle du roi de Pologne et Duc de Lorraine Stanislas (1677-1766) et de sa fille Marie Leszczynska (1703-1768), devenue reine de France par son mariage avec Louis XV (1710-1774). C'est elle qui aurait introduit cette délicate pâtisserie à la Cour de notre pays et c'est un des pâtissiers de son père qui, après s'être installé à Commercy, un petite ville du département de la Meuse, en aurait fait la spécialité locale la « madeleine de Commercy ». Particulièrement prisée des voyageurs de la ligne Paris-Strasbourg ouverte en 1852, lesquels à la gare de Commercy se régalaient de la tendre pâtisserie présentée dans des boîtes en sapin des Vosges. Pour satisfaire cette clientèle de passage, la ville en fabriquait alors plus de 2 500 pièces par jour !

 

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 Marie Leczinska, Reine de France par Louis TOCQUÉ (1710)

On ne sait pas vraiment si la madeleine porte, comme certains dont Alexandre Dumas (1802-1870) le croient, le prénom de Madeleine Paulmier, une jeune soubrette au service de la marquise Perrotin de Baumont, qui, en 1755, fabriqua ce gâteau pour le roi Stanislas ? Ou plutôt celui de cette autre jeune fille qui offrait aux pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle un gâteau aux œufs, moulé dans une coquille Saint-Jacques, l'emblème même du pèlerinage ? À moins qu'il ne s'agisse plutôt de celle qui, sous le Consulat, errait dans les jardins du Palais-Royal en psalmodiant dès le matin : « C'est la belle Madeleine, c'est la belle Madeleine, qui vend des gâteaux tout chauds ! Régalez-vous, c'est la joie du peuple ! »

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Ce qui est sûr, c'est que, selon le Grand Larousse Gastronomique, la recette originale de la madeleine a évolué au fil du temps, et notamment grâce à Jean Avice, le maître pâtissier chez qui Antonin Carême (1784-1833), le cuisinier des rois et le roi des cuisiniers, a fait son apprentissage. D'autres régions que la Lorraine se la sont aussi appropriées à commencer par la marque Saint-Michel des Pays-de-Loire, la plus commercialisée aujourd'hui.

Il paraît que pour réussir une bonne madeleine, il suffit de mélanger très subtilement les ingrédients qui la composent... Alors, à vous de jouer maintenant et bon appétit * !

Pour 8 personnes, fouettez 3 œufs entiers avec 3 jaunes d’œufs et 200 g de sucre jusqu'à blanchiment. Incorporez 250 g de farine et 10 g de levure chimique tamisées et mélangez bien. Ajoutez petit à petit à la spatule 150 g de beurre préalablement fondu au bain-marie et 1 c. à café d'eau de fleur d'oranger. Laissez reposer 1 nuit au frais pour permettre à la pâte de reprendre consistance. Beurrez et farinez les moules à madeleines. Versez la pâte dans les alvéoles à l'aide d'une poche à douille unie ou à la cuillère. Remplissez-les aux 2/3. Faites cuire 10 à 15 mn au four préalablement préchauffé à 210° C.

 

 

*Recette extraite du « Souvenir de la madeleine » d' E. Jary – Cuisine d'ici n°3 – 2014.

Biblio. « L'Histoire à table » d'A. Castelot – Ed. Plon, 1971.

L'histoire du coq-girouette de nos clochers

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Pourquoi les clochers de nos églises sont-il surmontés d'un coq faisant office de girouette ? En cuivre, en zinc, en bronze ou en fer blanc, pourquoi c'est cet animal qui a été choisi plutôt qu'un autre ?

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 Église de Saint-Saire (Seine-Maritime)

 

Selon la définition de l’encyclopédie de Diderot et d'Alembert du XVIIIe siècle, la girouette est « une plaque en fer blanc, mobile au gré du vent sur une queue ou pivot que l'on place sur les clochers, les pavillons, les tours et autres édifices pour connaître la direction du vent ». Les anciens s'étaient vite rendus compte de l'importance du sens du vent sur la température, sur l'arrivée de la pluie et donc sur les semailles et les récoltes. Mais au Moyen-Âge, n'avait pas girouette qui voulait ! Comme le donjon, le pont-levis ou encore les créneaux ou le colombier, elle constituait un code marquant la noblesse de celui qui la possédait.

C'est à la suite de l'homonymie qui amusait les Romains (en latin "gallus", signifie à la fois gaulois et coq), que le coq va devenir le symbole de la Gaule et des Gaulois. Mais « Gallia » a donné également le Pays de Galles qui a pour emblème, non pas un coq, mais un poireau...

 

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Il s'avère que c'est le pape Nicolas Ier (800-858) qui décida que toutes les clochers des églises de la chrétienté en seraient dotés. Est-ce en mémoire de la Cène et de cette phrase de Jésus à Simon Pierre «En vérité je te le dis, cette nuit même, avant que le coq chante, tu me renieras trois fois» ? Ou bien a t'il songé à la résurrection du Christ qui eut lieu au chant du coq ? Ou, comme le coq qui chante dès l’aube, voulait-il rappeler aux fidèles la nécessité de la première prière, « les matines » ? Toujours est-il que le sens pratique de nos anciens a fait le reste, réunissant en un même objet le coq et la girouette !

 

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 La grille du Coq - Palais de l’Élysée

 

En 1830, le roi Louis-Philippe fit du coq le symbole de la France. C'est sous la IIIe république qu'il devient un emblème national : la grille du parc du Palais de l’Élysée, construite à la fin du XIXe siècle, est d'ailleurs ornée d'un coq.

 

Biblio. "Le coq-girouette de nos clochers" in Les Clés de l'Histoire - Juin 2014.

« La reine, notre Duc »

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Saviez-vous que, dans les îles de la Manche, on s'adresse encore aujourd'hui à la Reine d'Angleterre Elisabeth II en ces termes : « La Reine, notre Duc » ? Mais, me direz-vous, voilà bien longtemps que le Duché de Normandie n'existe plus ? L'anneau ducal n'a t'il pas été brisé à Rouen par le Roi Louis XI (1423-1483), le 9 novembre 1469 ? C'est tout à fait exact, comme il est tout à fait exact qu'au regard du droit international, le duché de Normandie subsiste bien, sans toutefois disposer de la personnalité juridique.

 

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Explication : l'archipel anglo-normand, plus proche des côtes normandes que des rivages anglais, comprend cinq îles principales : Jersey, Guernesey, Aurigny, Herm et Sercq. Devenues normandes au détriment des Vikings de Bretagne en 933, après que que Guillaume Ier de Normandie (av. 910-942), dit Guillaume « Longue-Épée » eut reçu du roi de France le comté de Coutances, ces "îles de la Manche" entrent dans le giron britannique en 1066, l'année où Guillaume le Conquérant (1027-1087) devient roi d'Angleterre.

Et elles sont toujours sous la souveraineté de la Couronne britannique sans pour autant faire pas partie du Royaume-Uni ni de l’Union européenne !

 

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Carte marine du XVIIIe siècle montrant les îles Anglo-Normandes

 

Pour comprendre, il faut remonter à l'an 1204, l'année du rattachement du duché de Normandie au domaine royal capétien et, par conséquent, de la fin de l'Empire anglo-normand. Depuis des siècles, le Duché de Normandie est divisé en deux parties inégales, la partie continentale et la partie insulaire. Par omission, le roi de France Philippe Auguste (1165-1223) ne va annexer "que" la Normandie continentale à son domaine royal. La Normandie insulaire va donc continuer quant-à-elle à faire partie de l'ensemble anglo-normand. Bien sûr, à de nombreuses reprises, la France tentera de reprendre ses îles, mais en vain. En 1360, elle finira par reconnaître de mauvaise grâce mais officiellement les droits de l'Angleterre sur elles.

 

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Détail de Guillaume le Conquérant, Tapisserie de Bayeux.

 

Et c'est pourquoi, dans les Channel Islands, les monarques britanniques portent toujours le titre traditionnel de duc de Normandie, y compris lorsqu'il s’agit d'une femme !

 

Biblio. "Histoire de la Normandie, des origines à nos jours" de R. Jouet et C. Quétel - Larousse, 2005 et "Iles de l'Ouest" Historia H.S. 2013.

Ni Jules, ni Empereur !

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L'Empereur Romain Jules César ne s'appelait pas Jules et n'a jamais été couronné Empereur ! L'homme au destin exceptionnel, né le 13 juillet 100 ou 101 avant Jésus-Christ, se nommait en réalité Caius Julius Caesar. Son prénom n'était donc pas « Jules » mais « Caius », son nom de famille « Julius » et son surnom « Caesar ».

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 Jules César au Musée d'Arles

Le nom complet d'un citoyen romain se composait de trois éléments : un prénom, le « praenomen », un nom de famille, le « nomen » et un surnom, le « cognomen ». Cependant, l'histoire mentionne le plus souvent les seuls « nomen » et « cognomen », voire uniquement le «cognomen » des Romains célèbres.

Pour le « praenomen », le prénom, le choix des heureux parents était limité. S'agissant d'un garçon, ils devaient trouver leur bonheur entre les onze existants. Il était toutefois d'usage de donner au nouveau-né le prénom d'un de ses ancêtres ou un prénom faisant écho à une particularité de sa naissance. Par exemple, « Lucius » signifie « qui est né à l'aube » et provient de « lux », « lucis », c'est-à-dire la « lumière ».

Quant aux « cognomen », aux surnoms, destinés à distinguer une branche de la « gens », de la famille, il vont devenir avec le temps de véritables titres. C'est ainsi que, d'après une belle légende, le surnom de « César » proviendrait du carthaginois « kesar » signifiant « éléphant ». D'ailleurs, notre homme avait pris cet animal pour emblème, croyant qu'un de ses ancêtres avait tué un éléphant au cours de la première guerre punique et qu'il avait ainsi obtenu ce surnom prestigieux.

 

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 Denier de Jules César - monnaie romaine en argent émise en 49-48 avant JC.

 

Mais la vérité est malheureusement bien plus terre à terre. Le mot latin « caesar » désignait en réalité les enfants nés par césarienne. Ce n'est certes pas Jules César qui naquit ainsi, mais l' un de ses ancêtres : Jules étant le quatrième membre de la « gens julia » à se nommer ainsi.

 

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Enfin, Consul et dictateur à vie de la République romaine, portant le titre d' « Imperator », Jules César n'a jamais été couronné empereur. Le mot latin « imperator », duquel dérive le nom commun d'« empereur », désignait à l'origine un général victorieux, acclamé par ses troupes et ayant eu droit au triomphe accordé par le Sénat. Si Jules César est bien le premier dirigeant romain a porter ce titre honorifique, le premier « empereur » fut son fils adoptif posthume Octave devenu Auguste (63 av ; J-C. - 14 ap. J-C.), dont le règne de plus de quarante ans sera l'un des plus longs de l'histoire de l'Empire romain.

 

Biblio. Merci aux pages Wikipédia sur ce sujet.

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