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Channel: PASSION GENEALOGIE, HISTOIRES de NORMANDIE et d'AILLEURS
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Une carbonade normande

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La carbonade ou carbonnade flamande (le bon usage du français voudrait que l’on parle de “carbonades flamandes” au pluriel mais avec un seul “n”) est un plat traditionnel de la région du Nord-Pas-de-Calais.

 

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Composée de dés de paleron de bœuf, cuits longuement dans de la bière, de préférence brune, accompagnés d'oignons, de pain d'épice et de cassonade, elle marie trois saveurs chères aux Flamands, à savoir le sucré, le salé et la bière.

Issue du latin « carbo, carbonis » signifiant « charbon », ayant donné le provençal « carbonada », la carbonade est attestée dans le Gargantua de Rabelais de 1534 : « L'on apresta carbonnades à force et belles souppes de primes, et beut le moyne à son plaisir ».

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Conformément à l'étymologie, la carbonade désigne en premier lieu la manière de griller la viande sur des charbons. Puis, par métonymie, la viande ainsi grillée qu'on appelait aussi « carbonnée » et qui aurait été introduite en Flandres par la communauté espagnole qui travaillaient dans ses mines. À l'origine, ce n'était ni plus ni moins qu'un ragoût, fait d'oignons, d’ail et de restes de viande. Le bœuf bourguignon, où le vin remplace la bière, n'est autre que son cousin.

Saviez-vous qu'il existe une recette de Carbonade normande* ? Elle est pour vous, amis gourmands aux babines alléchées.

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Pour 6 personnes, il vous faut 1,5 kg de gîte de bœuf, 5 oignons, clous de girofle, 1 bouquet garni, 1 c. à s. de cassonade, 3 c. à s. de farine, 60 cl de bière blonde, 1 c. à s. de vinaigre de cidre, 40 g de beurre, sel et poivre.

Découpez la viande en dés de taille moyenne. Épluchez les oignons, coupez-les en rondelles. Faites fondre le beurre dans une cocotte. Dorez les cubes de viande dans la cocotte. Retirez, réserver les dés de viande. Disposez les rondelles d'oignon au fond de la cocotte. Ajoutez la cassonade. Mélangez, laissez dorer les oignons pendant quelques minutes. Ajoutez le vinaigre de cidre, les dés de viande et la farine. Salez, poivrez. Mélangez. Ajoutez les clous de girofle et le bouquet garni. Versez la bière. Couvrez avec un peu d'eau. Laissez cuire à découvert, à feu moyen, pendant environ 15 minutes. Poursuivez la cuisson à couvert, à feu doux durant 3 heures.

 

Bon appétit !

* Recette extraite de « La cuisine normande de Mamie » de F. Rose et A. Faurie – Ed. Marivole, 2015,

 Biblio. « Mots de table, mots de bouche » de C. Brécourt-Villars – Ed. Stock1996.


La fille adoptive de Napoléon

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Dans le cimetière de l'église Saint-Malo de Carneville, une petite cité d'environ 200 âmes du département de la Manche, située à proximité de Saint-Pierre Église, une pierre blanche, usée par le temps, attire le regard. On peut y lire cette étonnante épitaphe : « Ici repose Geneviève Napoléon Lamache, orpheline d'Austerlitz, fille adoptive de l'Empereur Napoléon ».

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C'est au lendemain de la grande bataille d'Austerlitz, surnommée la « bataille des Trois Empereurs » que Napoléon va prendre la décision d'adopter « tous les enfants de ses grognards morts au combat ». Selon le décret impérial du 16 frimaire de l’an XIV (07 décembre 1805), ils seront entretenus et élevés aux frais de l'Empire. Ces orphelins furent placés à Rambouillet ou à Saint Germain selon qu’ils étaient garçon ou fille.

 

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 Bataille d'Austerlitz (François GERARD 1770-1837)

Décédée le 23 janvier 1842 à l’âge de 40 ans et 21 jours, celle qui fut l'épouse de Pierre Barnabé Lebrequier, maire de Carneville de 1837 à 1850, fut donc l'un de ces nombreux enfants.

Son père, Martin Lamache, était né le 14 mars 1784 à Clitourps (Manche). Incorporé au 40ème Régiment d'Infanterie de Ligne, une unité d'élite des Armées de la Révolution et de l'Empire, il sera promu Caporal en 1804. Comme près de 200 000 autres hommes, il va rejoindre le camp de Boulogne-sur-Mer et suivra la « Grande Armée » ainsi constituée jusqu'en Autriche. Trente à quarante kilomètres de marche quotidienne durant 14 semaines, soit plus de 2000 kilomètres !

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Son régiment appartient à la Division du Général Suchet (1770-1826) et au Corps d'Armée du Maréchal Lannes (1769-1809). Il est impliqué dans les opérations les plus difficiles, subissant les feux directs de l'artillerie et enlevant le plus souvent au corps à corps les positions ennemies. À Austerlitz, le 2 décembre 1805, la mission du 40ème de Ligne est de tenir malgré la brutalité des attaques adverses. C'est au cours de ces combats d'une extrême violence que Martin Lamache fut grièvement blessé. Évacué à l'issue de la bataille, il succombe des suites de ses blessures à l''hôpital de Brünn le 26 frimaire de l’an XIV (17 décembre 1805).

Au pays, il laisse une veuve, Jeanne Langlois, et une petite-fille qui allait avoir 4 ans. Comme orpheline de guerre, selon la tradition, Geneviève Lamache aura le suprême honneur de juxtaposer à son nom de famille, celui de l'empereur.

 Biblio. « Normandie Insolite et Secrète » de J-C Collet et A. Joubert – Ed. JonGlez 2013

 Merci au site www.cc-saint-pierre-eglise.fr

Autant de Cocu que de Crétin !

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Dans son livre ""Guide Normand de Généalogie*", Gilles Henri cite ce message humoristique établi par une association généalogique : "Il y a en France 3000 Cocu. Qui est responsable de cette situation ? Les 3000 Crétin qui s'en prennent aux 700 Catin et reçoivent l'aide des 2000 Trouillard pour également mettre en cause 500 Putin pour ne (presque) rien dire des 300 Saligot qui dénoncent 400 Salope pour faire plaisir à 800 Conard ! Le tout sous le regard languissant et superbe d'autres Boudin, Moche, Beaucrétin et Baveux".

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En France, en un siècle, on a répertorié 1 329 359 patronymes (la France détient en la matière le record mondial de la diversité) et parmi ceux-ci certains insolites et difficiles à porter. Ainsi, on en dénombre pas moins de 67 malsonnants comme les Boudin, nombreux en Normandie, les Vilain, les Sacavin ou les Batard, auxquels s'ajoutent ceux, au nombre de 79, que l'on peut considérer comme plus obscènes tel que Lanusse, Grossin, Lacrotte ou Mouille. Sans oublier les 23 morbides comme Croquemort, Pendu ou le Faucheur.

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Ces noms de famille ne figurent toutefois pas parmi les plus portés dans notre pays. Les Martin tiennent toujours la première place depuis 1891 avec 228857 naissances en un siècle. Ils sont toutefois devancés en Haute-Normandie par les Lefebvre et en Basse-Normandie par les Marie. A noter que, sur la France entière, les Normand se situent à la 314ème place avec 14790 naissances.

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Parallèlement, certains patronymes ont disparu, des noms présents entre 1891 et 1940 mais pour lesquels aucune naissance n'a été recensée entre 1941 et 1990 comme Ampert pour lequel a été enregistrée entre 1891 et 1915 une seule naissance en Seine-Maritime !

En conclusion, si, au cours du siècle dernier, son nés 44 Assassin, on a compté tout de même 489 Innocent et seulement un seul Flic !

 

* Paru aux Editions OREP en 2013.

Merci au site http://www.geopatronyme.com

La phobie des gaulois

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Si on nous demande ce dont avaient peur les Gaulois, on répond sans hésiter : " Que le ciel leur tombe sur la tête". Il faut dire qu'à cette époque, on se représentait le ciel comme une sorte de couvercle solide posé sur la terre.

 

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L'histoire de cette phobie gauloise nous a été contée par Straton (58 av. J.-C. - 25 ap. J.-C.). Le géographe grec, dont le nom signifie « qui louche », évoque dans le Livre VII de sa "Géographie", la rencontre en 335 av. J.-C. entre des émissaires celtes et Alexandre le Grand (356 av. J.-C. - 11 juin 323 av. J.-C. ). Ce dernier, qui a hérité du génie militaire de son père, a étendu son empire sur trois continents, de la Grèce à l'Inde. Chef tolérant et généreux, respectueux des cultures de chaque pays qu'il conquiert, il se trouve en Thrace, région de la péninsule balkanique, quand il reçoit ses invités. "Le roi, qui les avait accueillis avec cordialité, leur demanda, dans les fumées du vin, ce qu'ils craignaient le plus, persuadé qu'ils allaient le désigner lui-même." Car Alexandre, qui était par ailleurs très orgueilleux, pensait réellement que son armée les faisait trembler...

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Strabon d'Amasée, gravure du XVIe siècle

C'est pourquoi, la réponse de son hôte le laissa pour le moins perplexe... En effet, celui-ci lui assura que son peuple "n'avait peur de personne, qu'il craignait seulement la chute du ciel sur sa tête, mais qu'il plaçait plus haut que tout l'amitié d'un homme comme lui !" Répondre par cette boutade était non seulement osé mais une manière claire d'affirmer que personne, pas même le grand Alexandre, ne leur faisait peur et qu'ils ne craignaient rien !

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L'histoire marqua tellement les chroniqueurs de l'époque qu'elle fut colportée dans tout l'empire et arriva aux oreilles des Romains qui, eux, craignaient comme la peste ces implacables et féroces guerriers gaulois. Ils prirent au premier degré, volontairement ou non, cette frayeur et colportèrent partout que ces irréductibles guerriers... avaient peur que le ciel leur dégringole sur la tête !

Biblio. "Les dessous de l'Histoire" de L. Loiseau - Ed. 365, 2015.

14 février 1946-14 fevrier 2016 : la fabuleuse épopée de l'informatique

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Le chiffre a de quoi donner le vertige : les économistes prévoient qu'en 2017, le total des ventes de portables, PC et autres tablettes devrait frôler les 3 milliards de terminaux ! Difficile d'imaginer notre vie sans eux tellement ils nous sont devenus indispensables... Et pourtant ! Leur plus lointain ancêtre est né il y a seulement 70 ans. Le 14 février 1946 exactement. Ce jour-là, à l'Université de Pennsylvanie, est dévoilé au public, après trois années de recherches acharnées, l'ENIAC (acronyme de l'expression anglaise Electronic Numerical Integrator Analyser and Computer), le tout premier calculateur numérique électronique programmable connu. Cet ordinateur là est né dans la tête d'un professeur de physique, John William Mauchly (1907-1980). L'homme s'est inspiré des travaux d'un enseignant de l'université de l'Iowa, spécialiste de la mécanique quantique, Djon Atanasov (1903-1995). Financé par l'armée américaine sous le nom de Project PX, sa construction est confiée à deux ingénieurs américains John P. Eckert (1919-1995) et John W. Mauchl (1907-1980). Destiné à effectuer des recherches en balistique, il pèse 30 tonnes et mesure plus de 30 m de long et est installé dans une pièce de 200m2 spécialement conçue pour lui. ! Il sera utilisé jusqu'en 1955.

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L'ENIAC (photo prise entre 1947 et 1955)

8 ans plus tard, en 1954, l'IBM 650 sera le premier ordinateur a être produit en série. Destiné encore à un usage professionnel, c'est-à-dire essentiellement à des activités commerciales, pendant les huit années qu'a duré sa mise en vente sur le marché, il s'en écoulera 2000 exemplaires.

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Un Apple datant de 1976 I exposé au Smithsonian Muséum.

Il faudra attendre la fin des années 1970 pour que des micro-ordinateurs ordinateurs personnels "grand public" apparaissent sur le marché. Parmi ceux-ci, Apple bien sûr, qui, d'après la légende aurait été créé à 200 exemplaires dans le garage de la maison d'enfance de son inventeur, Steve Jobs (1955-2011). Aujourd'hui, ces machines déchaînent les passions. Dernièrement, l'une d'entre elles se serait vendue aux enchères pour la somme de 905 000 dollars (850 000€) !

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L'ordinateur Osborne 1, ouvert, au Muséum für Kommunikation (de) à Berne

Enfin, malgré ses 11 kilos et son allure de sacoche de médecin de campagne, le Osborne 1, du nom de son concepteur Adam Osborne (1939-2003), né aux États-Unis le 3 avril 1981, est bel et bien considéré aujourd'hui comme le pionnier de la famille des ordinateurs portable.

 

Merci aux pages Wikipédia sur le sujet.

Le haricot de mouton : un bien mal nommé !

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Qu'on se le dise : il n'y a pas de haricot dans le haricot de mouton ! Ce plat, l'un des favoris du Général de Gaulle, ne contient nul haricot mais, en matière de légumes, des navets et des oignons !

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« Pour que le haricot de mouton soit bon, dit le proverbe, il y faut du bouillon ! »... Au Moyen-âge, on préparait donc ce bouillon avec des légumes, des navets principalement, mais aussi parfois des châtaignes, du pain rôti, du vinaigre et des petites saucisses. On faisait revenir de la poitrine de mouton, du collier, de l'épaule avec de la graisse de porc puis on mouillait généreusement à l'aide du bouillon. Quelques épices (une pointe de safran, de la muscade, du coriandre, du poivre, du genièvre, du cumin...) et on laissait mijoter le tout longtemps, longtemps... À la fin de la cuisson, avec du vinaigre ou du verjus, on dégraissait le bouillon pour le servir à part. La viande, qui avait sué et transpiré, était quant à elle placée dans de la graisse.

Primitivement orthographié « hericoq » dans « Le Viandier » de Taillevent, puis « hericot » ou « halicot », le haricot de mouton n'a donc rien à voir avec la légumineuse d'Amérique centrale introduite en France au début du XVIIe siècle sous le nom de « fève d'aricot ». Mais alors, d'où tient-il son nom ? Car même Alexandre Dumas, l'auteur du « Grand Dictionnaire de cuisine » paru en 1873, est tombé dans le piège, lui qui affirmait que le haricot en était l'ingrédient principal ! Et bien, la dénomination pourrait dériver de l'ancien français « harigoter » ou « haligoter », signifiant « déchirer, mettre en lambeaux ».

 

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Si une confusion a pu s'établir, écrit C. Brécourt-Villars, c'est parce que la fève entra par la suite, probablement sous le règne d'Henri IV (1553-1610) , dans la composition du plat, comme en témoigne une formule de « poitrine de mouton en Aricot » consignée en 1651 dans « Le Cuisinier françois » de La Varenne, traité révolutionnaire qui exprime les tendances d'une nouvelle cuisine en rupture avec celle du Moyen-âge et de la Renaissance.

 

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Un haricot de mouton ce midi : ça vous dit ? En voici la recette*... sans haricot bien sûr ! Pour 6 personnes, prévoir 1,5 kg de poitrine de mouton, 50 g de graisse de rognon de bœuf, 500 g de navets, 50 g de moelle de bœuf, persil, ciboule, basilic, ail, girofle, thym, laurier, 2 litres de bouillon, sel, poivre, 1 c. à soupe de farine.

Couper la viande en cubes de 5 cm. Dans une marmite en terre, mettre à fondre rognons de bœuf et moelle de bœuf ; faire rissoler la viande sur toutes ses faces ; ajouter les herbes ; recouvrir avec le bouillon ; rectifier l'assaisonnement en sel et poivre. Fermer la marmite et laisser cuire à petit feu pendant 2 h. Lorsque le mouton est cuit depuis 1 heure, éplucher les navets ; couvrir avec de l'eau froide et mettre à bouillir pendant 10 mn. Égoutter. Prélever ½ l de bouillon de cuisson et laisser reposer. Dégraisser. Tamiser le bouillon restant dans la cocotte. Ajouter les navets et laisser cuire encore 35 mn. Mélanger à part 1 c. à soupe de farine avec un peu de jus de cuisson ; reverser dans la cocotte, remuer, laisser mijoter 10 mn. Retirer le mouton du bouillon ; disposer les morceaux sur un plat et recouvrir avec le ragoût de navets.

Bon appétit !

 

*Recette extraite de l'article « Le haricot au général » de M. Miquel – Historia – 1995.

Biblio. « Mots de table, mots de bouche » de C. Brécourt-Villars – Stock 1996, 

« Haricot de mouton du Valois » de E. Mension-Rigau – Historia – 2014.

Il y a cent ans : l'enfer de Verdun

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Aucune bataille n'a autant marqué la mémoire des Français ! Tout a commencé un matin d'hiver, froid et sec, à Verdun, en Lorraine. Ce 21 février 1916, l'armée allemande, déterminée à en finir avec cette guerre de positions qui s'enlise, a décidé de prendre les forces alliées de vitesse et de lancer une vaste offensive sur ce secteur calme du front. Elle espère y attirer la majeure partie des forces françaises... L'objectif du commandant en chef des opérations, Erich von Falkenhayn (1861-1922), est de « saigner l'armée française » par des bombardements intensifs. Grâce à 1 225 pièces d’artillerie, l'ennemi va faire pleuvoir à Verdun un véritable déluge de feu et de fer. En deux jours, notre armée va subir  une pluie de plus de 2 millions d’obus, soit un obus toutes les 3 secondes !

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Quand les 60 000 soldats ennemis s’avancent ensuite vers les positions françaises, ils pensent leur adversaire anéanti. Mais ils se trompent car, contre toute attente, ils vont devoir faire face à une résistance héroïque. Surgis de nulle part, enlisés dans la boue d’un terrain aux allures lunaires, la plupart du temps sans officiers et sans commandement, nos poilus résistent vaillamment au prix de leur vie. Il faut stopper l’offensive allemande ! Alors, ils s'organisent tant bien que mal. Hélas, ces efforts n'éviteront pas que le 25 février, ils doivent abandonner aux mains ennemies le fort de Douaumont.

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Les attaques vont se poursuivre ainsi sans répit durant dix mois ! Des parcelles de terrain qui, à peine reconquises aux prix d'efforts surhumains, de luttes infernales contre les lance-flammes et les terrifiantes bombes allemandes au phosgène, un gaz mortel en quelques secondes, retombent inexorablement aux mains des assaillants, avant d'être reprises à nouveau, et ainsi de suite...

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On est au paroxysme d'une horreur qui ne prendra fin qu'au bout de trois cents jours et trois cents nuits, le 15 décembre 1916. Et, ce jour-là, la situation à Verdun sera alors presque celle du... 21 février 1916. Tout ça pour ça ! Tout ça au prix d'une terrible hécatombe : 714 231 morts, disparus ou blessés, 362 000 soldats français et 337 000 allemands, soit une moyenne de 70 000 victimes pour chacun des dix mois de la bataille. Avec la rotation importante des unités françaises, la « noria », deux tiers des poilus auront connu l'enfer de Verdun, la bataille la plus meurtrière des batailles de la Grande Guerre de 1914-1918, après l'offensive de la Somme.

 

Biblio. "Les poilus, leur vie quotidienne" de J-P. Soudagne - France-Loisirs, 2004.

Merci au site http://www.herodote.net et aux pages wikipédia sur le sujet.

Un pull marin bien normand !

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N'en déplaise à nos amis de Bretagne, le véritable chandail des marins pêcheurs est né en Normandie ! Dans une petite cité du département de la Manche, à la frontière entre nos deux régions, la commune de Saint James, où Guillaume le Conquérant fit bâtir en 1067 une forteresse pour se protéger des attaques bretonnes ! Cité défensive jusqu’à la fin du XVe siècle, cité drapière du Xe au XVIIIe siècles, halte pour les pèlerins qui se dirigent vers le Mont Saint-Michel situé à une vingtaine de kilomètres seulement, Saint-James c'est aujourd'hui avant tout la capitale du pull marin normand !

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Si elle aujourd'hui considérée comme l'une des plus anciennes, l'histoire de cette marque de mode française, que l'on doit prononcer “Saint Jam” et non “Saint James” avec un “s” , commence véritablement au début du XIXème siècle.

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Depuis très longtemps déjà, dans cette région, on élève des moutons. Après avoir été filée et teintée, leur laine est revendue sous forme d’écheveaux et de pelotes aux merceries normandes. C'est en 1889 que le directeur de la filature et aussi maire de la commune, Léon Legallais, fonde la marque "Saint-James". Il se spécialise dans la fabrication de sous-vêtements et transforme l'activité familiale en véritable industrie.

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Ses chemises de marins sont tricotées à partir d’une laine brute qui isole et tient particulièrement chaud. Le vêtement est long et couvre le buste et une partie des jambes comme une chemise de nuit. Il est rapidement adopté par les pêcheurs qui traquent la morue du côté de Terre-Neuve. Lorsque la pêche est moins bonne, certains d’entre eux prennent l'habitude de commercer avec l’Angleterre pour y vendre des produits primeurs comme de l’ail et de l’oignon. D’après la légende, c’est à cette époque qu’en voyant ces marins devenus “marchands d’ail” nait l’expression “chandail” en référence à la tenue si caractéristique qu’ils arborent.

Et ce chandail marin va évoluer au fil des ans : une maille plus serrée qui le rend imperméable, une coupe plus courte et près du corps pour servir de seconde peau et un boutonnage sur le côté permettant de l'enfiler plus facilement.

 

Biblio. "Les villes normandes et leurs spécialités" de F. et J. Tanguy - Ed. Le Pucheux - 2012.

Merci aux sites Wikipédia sur le sujet et commeuncamion.com.


Impériale violette, la fleur de Napoléon

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La violette fleurit à partir du mois de février, mais c'est à l'approche des beaux jours qu'elle se cueille. Selon la légende, Joséphine de Beauharnais (1763-1814), qui par ailleurs avait la passion des roses, arborait un bouquet de violettes à sa ceinture le jour où elle a rencontré pour la première fois Bonaparte (1769-1821). Pour plaire à son futur mari qui en avait la passion, le jour de leur mariage en mars 1796, elle choisit une robe brodée de ces précieuses fleurs. Napoléon ne manquera pas par la suite de lui offrir un bouquet de violette à chaque jour anniversaire de leur union. Et, au moment de partir en exil vers l'Ile d'Elbe, il lance à ses grognards : "Je reviendrai avec les violettes". Ses partisans vont désormais le surnommer "Caporal violette" ou "Père la violette" et, en signe de ralliement, arborer cette fleur à leur boutonnière lors des Cent-Jours.

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Joséphine de Beauharnais (1763-1814)

 

Fleur de la tempérance, la violette symbolise la douceur et l'humilité, la simplicité et la pudeur. Sa réputation de modestie s'accorde bien avec la nouvelle référence de l'Empire, la laborieuse abeille. Toutes deux se veulent aux antipodes de l'orgueilleux lys royal.

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Arrivée d'Orient en France par l'Italie, elle est connue des Perses comme des Grecs. On raconte que la nymphe Io, courtisée par Apollon, se refusa à lui. Indigné, le dieu la condamna en la métamorphosant en une fleur chaste et pudique :  la violette. Les Romains s'enivrent de vin de violette et se décorent la tête de ses couronnes rafraîchissantes. Ils en usent également à la place de nos chrysanthèmes et appellent le jour des morts "dies volaris", le jour des violettes.

Fleur emblématique du XIXe siècle, ses parfums suaves et délicats culminent dans la parfumerie à la veille de la Première Guerre mondiale à travers les créations de Lubin, Guerlain et Jean Patou. Passée de mode dans les années cinquante, elle est redevenue tendance aujourd'hui, grâce notamment à Fahrenheit et Dioressence de Dior ou à Lolita Lempicka.

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En bonbon ou cristallisée, la violette accompagne aussi avec bonheur un gibier. Elle met de la couleur dans la salade et, en macaron, flatte avantageusement le palais.

 

Biblio. "Une histoire des fleurs" de R. De Ayala et M. Aycard - Ed. Perrin, 2001.

Du Limousin à la Limousine

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"Limousine" : un nom qui peut évoquer au choix une habitante du Limousin ou... un race bovine ! Mais aussi, et c'est plus curieux, ces luxueuses et longues voitures, symbole de luxe et de notoriété, fierté des stars, grands-patrons et autres chefs d’État ! Quel rapport me direz-vous entre ces voitures et la province française du Limousin ?

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A l'origine, c'est-à-dire au XVIIIe siècle, on appelait "limousine", une voiture hippomobile, née et en usage dans cette région française. Tirée par un cheval, c'était une charrette à deux roues, à caisse fermée avec deux banquettes dans le sens de la marche. Elle était utilisée principalement par des artisans, comme les boulangers ou les laitiers, pour effectuer leurs tournées.

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Ces voitures, où seules les places arrière étaient protégées, tiendraient-elles leur nom de la vaste pèlerine, la limousine, que les bergers de la région portaient autrefois pour se protéger de la pluie ?

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Ou bien, plus simplement, à la naissance des premières voitures à moteur, auraient-elle été baptisées ainsi par un limougeaud d'origine, carrossier de son état, Charles Jeantaud (1843-1906), l'inventeur de ce type de carrosserie comportant au moins trois vitres de chaque côté ? Quoi qu'il en soit, le terme a, par extension, désigné ensuite des voitures de luxe, où chauffeurs et clients disposent de leur propre habitacle séparés et couverts.

Car, au fil du temps, coté client, l'espace s'est agrandit. Une deuxième banquette a fait face à celle du fond. Cette configuration va favoriser le partage et la discussion des passagers. Pour le confort de l'habitacle intérieur, de nombreux raffinements et accessoires sont ajoutés. De plus, l'espace passager est séparé par une vitre coulissante permettant de préserver la confidentialité. C'est en 1920 qu'est construite aux USA la première limousine "allongée". Réservée aux élites de la société américaine de l'époque, hommes politique ou hommes d'affaire, le concept s'est depuis largement développé. La limousine est aujourd'hui le mode de transport de luxe le plus populaire aux États-Unis et pas seulement. La plupart de ces véhicules sont utilisées par des sociétés de location de voiture avec chauffeur ou sont des véhicules de fonction, propriété de grandes entreprises ou d'administrations.

Biblio. Merci aux pages Wikipédia sur le sujet.

Bain-marie pour pâté de campagne Rouennais

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Si on en croit la légende, on doit la technique du bain-marie, celle qui permet de cuire au four de manière douce un plat posé dans un récipient d'eau bouillante, à la sœur de Moïse. Prénommée Marie et surtout alchimiste de son état, ce seraient ses savants mélanges, concoctés dans des récipients bouillonnants, qui auraient été baptisés «  bain de Marie »...

Bien sûr, on ne saura jamais vraiment si cette technique de cuisson est réellement issue de la Bible, mais ce qui est vrai c'est que la méthode est ancestrale. Car, selon le chimiste allemand Edmund Oskar von Lippman (1857-1940), les premiers à la décrire sont le médecin et mathématicien grec Hippocrate de Chios (-470 - -410) et le philosophe botaniste et naturaliste Théophraste (371-288).

Et ce nom de « bain-marie » proviendrait bel et bien du vocabulaire alchimique antique, parlant alors de « bain de Marie » en référence cette fois à Marie la Juive, qui aurait vécu au IIIe siècle av. J.-C.

 

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 Gravure de Marie la Juive datant de 1617 de l'alchimiste allemand Michael Maier

 

Cette femme, considérée comme l'une des fondatrices de l'alchimie, aurait mis au point plusieurs instruments et techniques de cuisson dont précisément celle du bain-marie. A noter que la première attestation en latin « Balneum Mariae » date du début du XIVe siècle, dans le « Rosarium » attribué à Arnaud de Villeneuve (1238-1311) considéré comme le plus éminent médecin de son siècle.

 

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Portrait d'Arnaud de Villeneuve, gravure sur bois de la Chronique de Nuremberg, 1493

Et comme toujours, pour vous amis gourmands aux babines alléchées, voici une délicieuse recette normande, toute simple à préparer au bain-marie, celle du Pâté de campagne Rouennais*.

 

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Il vous faut 300 g de gorge de porc, 200 g d'échine de porc, 200g de foie de porc, 350g de panne fraîche, 200g de poitrine demi-sel, 200 g de jambon, 1 échalote, 1 oignon, persil, cerfeuil, thym, laurier, sel, poivre, 5 cl de Calvados, des bardes de lard et de la gelée en sachet.

Hacher tous les viandes (conserver quelques lardons) ainsi que persil, cerfeuil, oignon et échalote. Assaisonner et bien malaxer le tout. Parfumer avec la Calvados. Foncer la terrine avec des bardes de lard. Mettre la farce en y incorporant les lardons. Couvrir la farce avec des croisillons faits avec la barde lard restante. Terminer avec le thym et le laurier.

Recouvrir et cuire au bain-marie une heure au four. La cuisson terminée, napper de gelée et laisser refroidir.

Bon appétit !

 

* Recette extraite de « La Cuisine Rouennaise » d'Yvonne Sebages – Ed. Du Bastion 2001.

La ville d'Évreux et le royaume de Navarre : toute une histoire

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Pour quelle raison un quartier de la ville d’Évreux en Normandie porte t'il le nom de Navarre ? Pour nous rappeler que, par le mariage d'un membre de la famille d’Évreux, le comte Philippe III (1306-1343) avec Jeanne II de Navarre (1311-1349), fille du roi de France et de Navarre Louis X le Hutin (1289-1316), cette prestigieuse famille va régner durant plus d'un siècle à la fois sur le comté normand et sur ce petit mais non moins prestigieux royaume s'étendant des Pyrénées à l'Ebre supérieur. En effet, en février 1328, à la mort de son cousin le roi de France Charles IV le Bel (1294-1328), qui était également l'oncle de son épouse, Philippe III d’Évreux devient roi consort de Navarre. Le 5 mars 1329, il est sacré et couronné avec sa femme en la cathédrale de Pampelune.

 

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 Royaume de France entre 1356 et 1363

 

En 1686, sur les ruines de l'ancienne forteresse datant de 1330, l'héritier des comtes d’Évreux, Godefroy Maurice de La Tour d'Auvergne, duc de Bouillon (1636-1721), Grand Chambellan de France, fera édifier un château dont il confiera les plans à Jules Hardouin-Mansart (1646-1708), premier architecte du roi Louis XIV (1638-1715) et l'agencement des jardins à André Le Nôtre (1613-1700).

 

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Quand l'Empereur Napoléon (1769-1821) s’en rend adjudicataire en 1809, le domaine n'est plus qu'une ruine négligée depuis de nombreuses années. Qu'importe, il s'apprête à se remarier et il lui faut éloigner au plus vite et au plus loin l'Impératrice-Reine Joséphine (1763-1814). Il offre donc à celle dont il vient de se séparer ce château de Navarre, situé à « demi lieüe d’Évreux, basti par Monsr le duc de Bouillon sur les ruines d'un chasteau que les roys de Navarre avoyent fait faire pour la chasse. »

 

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 Château de Navarre du temps de l’impératrice Joséphine

Un an plus tard, la nouvelle duchesse de Navarre et de l'Empire découvre son nouveau domaine, « La Marmite », comme le surnomme les gens du pays, où désormais elle devra résider. Malgré les nombreux travaux qui vont y être réalisés, malgré l'excellent accueil que la ville réservera à l'exilée, malgré les hôtes prestigieux qu'elle y recevra, Joséphine s'y ennuiera... Finalement, moins de deux ans plus tard, elle sera autorisée par son ex-mari à regagner cette Malmaison qu'elle affectionne tant.

En 1834, le dernier héritier de l'Impératrice des Français vendra le château de Navarre au marquis de Dauvet, le bien nommé « Marquis de la Ruine », connu pour sa frénésie de destruction. Le château est alors entièrement démoli et tous les matériaux et meubles vendus. C'est sur son emplacement, au cœur du quartier de Navarre, que se dresse aujourd'hui l'hippodrome d’Évreux.

 

Biblio. « Châteaux des pays de l'Eure » de Ph. Seydoux – Ed de la Morande 1684.

« Joséphine, impératrice répudiée, trouve refuge en Normandie » : article de G. Nédellec – Almanach du Normand 2010.

La langue d'Einstein !

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C'est sûrement la langue la plus célèbre au monde ! Et ce portrait d'Albert Einstein, l'un des plus connu du prix Nobel de Physique, n'est pas un trucage ! La photographie a été prise il y a tout juste 65 ans. Ce jour là, le 14 mars 1951, le génial scientifique, inventeur de la théorie de la relativité, fête son 72ème anniversaire au Princeton Club, (nord-est des États-Unis), sur le campus de la prestigieuse université américaine.

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Albert Einstein (1879-1955)

A sa sortie, une meute de photographes se bouscule, quémandant un sourire. Comme à son habitude, le cheveu en bataille et l’œil espiègle, le grand physicien s'exécute puis prend place entre deux amis à l'arrière d'un véhicule quant Arthur Sasse, photographe de l'agence américaine UPI, le sollicite à nouveau. Un peu las et énervé aussi, Einstein le regarde et, tel un galopin mal élevé, lui tire une longue langue pointue. En bon pro, Sasse appuie sur le déclencheur : il tient là l'une des photos du siècle ! Recadrée, elle fera le tour du monde et s'étalera à la une des plus grands quotidiens.

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Einstein, amusé, commentera le cliché avec ces mots : "Cette pose révèle bien mon comportement. J'ai toujours eu de la difficulté à accepter l'autorité et ici, tirer la langue à un photographe qui s’attend sûrement à une pose plus solennelle, cela signifie que l’on refuse de se prêter au jeu de la représentation, que l’on se refuse à livrer une image de soi conforme aux règles du genre." Son expression sur cette photo est devenue l’archétype du « savant fou ».

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Le physicien, qui fut successivement allemand, apatride, suisse avant de détenir la double nationalité helvético-américaine, va commander neuf tirages à Sasse, qu'il distribuera avec d'amusantes dédicaces. L’un d’eux, offert à un ami journaliste de télévision en 1953, sera vendu aux enchères aux États-Unis en 2009 pour un peu plus de 74.000 dollars (53.000 euros).

 

Du « Babka » au Baba

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Une génoise nature en forme de couronne, dorée et brillante, arrosée de rhum dès sa sortie du four, servi avec une crème pâtissière surmontée d’une cerise confite : c'est le Baba, une pâtisserie venue de l'Est comme son nom ne l'indique pas !

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Il est né au milieu du XVIIIème siècle. À cette époque, la Lorraine avait pour duc un prince gourmand, Stanislas Leszczynski (1677-1766). Installé au Château de Lunéville, dans la région de Nancy, la légende raconte que ce roi déchu de Pologne dont la fille, Marie, avait épousé le roi de France, raffolait du « Babka », en polonais « vieille femme » ou « grand-mère ». Le « Babka » était une grosse brioche haute et ronde en forme de couronne que l’on servait à Pâques dans tous les pays d’Europe de l’Est et notamment en Pologne. Garnie de fruits secs, il n'est autre que la petit cousin du Kouglof Alsacien, les amandes en moins, un gâteau à pâte levée connu depuis le Moyen-âge.

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Stanislas Leszczynski (1677-1766)

Mais voilà, le « Babka » avait malheureusement tendance à très vite s'assécher. Un jour où il séjournait chez son gendre à Versailles, pour satisfaire les papilles de cet illustre hôte qui, avec l'âge, avait perdu une bonne partie de ses dents, Nicolas Stohrer, le pâtissier de la reine, eut l'idée, afin de la rendre plus moelleuse, d'arroser généreusement le « Babka », pour certains de Tokaji ou Tokay, un vin liquoreux d'origine hongroise et pour d'autres de vin de Malaga, aussi rare et cher que le précédent. L'homme de l'art y ajouta des raisins de Corinthe, un parfum au safran et de la crème pâtissière. On dit que le beau-père de Louis XV, ravi de pouvoir enfin déguster sa friandise préférée sans avoir besoin de la mâcher longuement l'aurait alors baptisée « baba », en référence au personnage des contes des Milles et Une Nuits, le fameux Ali Baba, dont il aimait lire les aventures.

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Repris par la suite sur les tables aristocratiques, le baba a été longtemps présenté sec, accompagné d'une petite saucière permettant à chacun de l'humecter à sa convenance. Ainsi, en 1806, le gastronome Grimod de  La Reynière (1758-1837) écrit dans  son « Almanach des Gourmands, servant de guide dans les moyens de faire excellente chère” à propos des raisins de Corinthe: “On en fait surtout beaucoup d’usage dans les babas, espèces de biscuit de Savoie au safran, que le roi de Pologne, Stanislas 1er, a fait connaître en France et dont les meilleurs se fabriquent à Paris, chez M. Rouget, pâtissier célèbre.” Le grand cuisinier Antonin Carême (1784 - 1833) l’évoque également dans son “Pâtissier Royal” sous le nom de “baba polonais”.

C'est au fil du temps que ce dessert va se démocratiser. En 1835, le pâtissier parisien Stohrer, descendant du chef-pâtissier polonais de la reine,  imagine d’arroser les babas sitôt démoulés avec du rhum pur. En 1844, Les « Frères Julien, Artistes Pâtissiers pâtissiers de Renom » vont en créer une variante en couronne, avec un creux rempli de chantilly et de fruits confits, imprégné d'un sirop parfumé, qu'ils nomment Brillat-Savarin, en l'honneur du grand gastronome auteur de « la Physiologie du goût » et qu'on retiendra sous le simple nom de savarin. Celui-ci est cuit dans un moule circulaire et ne contient pas de raisins. De plus, il est trempé dans un sirop fortement aromatisé au kirsch, à l’absinthe et à l’eau de rose.

Le « baba » de l'expression « en rester baba », c'est-à-dire bouche béante, n'a rien à voir avec notre gâteau. L'expression est née au XVIIIe siècle. Le verbe « béer » est issu du latin populaire « batare » qui a donné l'ancien verbe français « baër » signifiant « ouvrir tout grand ». C'est le redoublement emphatique de sa première syllabe qui aboutit à « baba ».

 

Biblio. « Il était une fois... L'histoire de nos plats » de V. Terrier-Robert, Ed. S. Bachès, 2011, « À table avec les grands personnages de l'histoire » d'E. Birlouez, Ed. Ouest-France, 2012, « Le petit livre de la France gourmande » de D. Vanier, Ed. Chêne, 2013, « Histoire du Baba au Rhum », Patrimoine Normand n°93 – 2015.

Ezy-sur-Eure : un passé qui décoiffe !

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Ce n'est pas pour rien que cette petite cité normande de 3500 âmes est surnommée "la cité des peigneux" ! Située au au sud du département de l’Eure, entre Évreux et Dreux, à la frontière entre la Normandie et l’Ile de France, Ezy, devenue en 1932, Ezy-sur-Eure, est en effet LA capitale normande du peigne !

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Si la première mention de fabrication de cet ustensile de toilette à Ezy remonte au début du XVe siècle, les témoignages d’un réel artisanat n'apparaissent réellement que deux siècles plus tard, c'est-à-dire au début du XVIIe siècle. Alors qu'ils cultivent durant la belle saison leurs champs et leurs vignes (le vignoble d'Ezy était très important dans le passé), les paysans locaux vont combler leur baisse d'activité en hiver et s'accorder un complément de ressources en fabriquant des peignes. Ils les sculptent tout d'abord dans les matériaux dont ils disposent : le buis, le bois d'alisier, la corne de bœuf ou le sabot du cheval. Mais la qualité et le raffinement de leur production vont vite être reconnu. Et, grâce à un savoir-faire d'exception, leur notoriété va dépasser rapidement les frontières régionales.

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Il faut dire que la vallée permet une grande facilité de communications notamment vers Paris qui se trouve à seulement 80 km. Les ouvriers prennent l'habitude d'aller y livrer leur production, «du soleil au soleil», soit en une journée et une nuit. Vers 1820, conséquence de la mécanisation agricole qui libère des bras et de la crise du phylloxéra qui ruine les vignobles, la main d’œuvre afflue en masse. La production s'élargit parallèlement avec la fabrication notamment de peignes de chignons à grandes et larges dents de type espagnol pour tenir les mantilles, de diadèmes et même d'éventails. Pour satisfaire les grandes coiffeurs parisiens et les maisons de couture, les matériaux utilisés vont s'ennoblir. Bénéficie de l'arrivée du chemin de fer qui favorise l'exportation comme l'importation des matières premières, on travaille maintenant la corne de buffles argentins, l'écaille des tortues, la nacre et même l' ivoire.

Grâce à la force motrice de l'eau qui actionne les machines et les moulins fariniers reconvertis, l'artisanat devient au XIXe siècle une industrie à part entière employant une main d’œuvre nombreuse et peu coûteuse. Comme l'implantation de nouveaux lieux de production ne demandent qu'un faible investissement, ils se multiplient le long du fleuve, sous forme de petits ateliers jouxtant la maison du patron. On y fend la corne, la chauffe, l'aplatit avant de la polir dans une machine avec des billes de buis. On termine le travail en crantant les peignes. En 1830, le maire d'Ezy, Monsieur Jourdain met au point un procédé d'ouverture hélicoïdale de la corne qui permet d'obtenir un matériau plat de meilleure qualité. Une vingtaine d'années plus tard, un groupe d'artisans inventent une machine révolutionnaire, une scie circulaire, montée sur un chariot mobile qui coupe directement les dents dans la corne, travail jusqu’alors effectué à la main. Le marché s'étend maintenant à l'international, de l'Europe de l'Est au Maghreb.

Au début du XXe siècle, avec l'arrivée du plastique, la fabrication des peignes en corne, beaucoup plus coûteux, s’essouffle. Le véritable déclin intervient progressivement après la Seconde Guerre Mondiale, les manufactures se révélant incapables d'investir suffisamment et de choisir entre la voie de la consommation de masse à travers l'injection plastique et celle du luxe. La dernière des huit fabriques fermera ses portes au début des années soixante.

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Pour honorer cette industrie locale, en 1984, y fut inaugurée la manufacture-musée du peigne et des parures.

 

Biblio : "Normandie, 500 coups de cœur" de M. Le Goaziou et M-C. Colignon - Ouest-France, 2011.
Merci notamment au site http://hist-geo.ac-rouen.fr


Pléville Le Pelley , un rebelle granvillais à la jambe de bois

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Un jambe qui ne l'a aucunement empêché de devenir Ministre de la Marine et des Colonies ! Nous sommes le 15 juillet 1797. Le Directoire vient de récompenser l'ardeur d'un homme d'exception, honnête et désintéressé, un grand marin, un corsaire de premier ordre, un brave de soixante-et-onze ans qui n'a jamais faibli !

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Georges-René Le Pelley de Pléville - Portrait réalisé à Versailles en 1786

 

Mais reprenons l'histoire à son début. Georges-René Le Pelley de Pléville, dit « le Corsaire à la jambe de bois », puis, après la Révolution "Pléville Le Pelley", est né à Granville (Manche) le 18 juin 1726. Il est l'héritier d'une très ancienne famille de la bourgeoisie granvillaise qui a jadis fait fortune dans les armements maritimes.

Malgré des études classiques qui auraient dû le mener dans les ordres, le jeune homme choisit la navigation. A 13 ans, il embarque pour la pêche à la morue sur "le Comte-de-Thorigny", un navire armé par des parents. Des conditions de vie particulièrement rudes ne vont en rien le décourager, loin de là.... Il continue de naviguer, part au Canada puis aux Antilles et, après des études de mathématiques et d'hydrographie, devient officier corsaire.

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En juin 1744, à seulement 18 ans, il est premier lieutenant sur la "Françoise-du-Lac". Près d'Ouessant, ce corsaire granvillais de 30 tonneaux, 6 canons et 60 hommes d'équipage ne peut éviter un combat inégal contre 2 navires ennemis mieux armés. Touché par un boulet ramé qui lui coupe la jambe droite, on emploie la scie, l'opération est cruelle. Fait prisonnier de guerre, il réussit malgré tout à s'évader et retourne au combat.

En 1758, il s'engage dans la Marine Royale. Capitaine de port à Fort-Royal (Martinique) en 1763, puis à Marseille en 1766, il quitte ses fonctions en 1778 et repart combattre pour l'indépendance américaine aux côtés de l'amiral d'Estaing. Il en revient avec dans la tête des aspirations de liberté... qui lui font accueillir la Révolution avec enthousiasme.

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Statue de Pléville Le Pelley à Granville

 

Ministre, il démissionne de son poste le 27 avril 1798. Promu vice-amiral, il reprend le commandement des ports de la République dans la mer Adriatique.

Georges-René Pléville Le Pelley meurt à Paris le 2 octobre 1805. Chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis et de l'ordre de Cincinnatus, Napoléon avait fait de lui un des premiers Sénateurs et grands officiers de la Légion d'honneur.

 

Biblio. "Illustres Normands" 2ème édition - HS Ouest-France.

 

La confiture de lait

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Spécialité normande, la confiture de lait ? Ce mélange harmonieux de lait et de sucre cuit à feu très doux jusqu'à épaississement et obtention d'une belle couleur caramel ? Rien n'est moins sûr ! D'autant qu'il existe des recettes similaires dans toutes les parties du monde !

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Si l'on en croit la légende, elle aurait été créée au XIXe siècle par un chef-cuisinier de l'armée napoléonienne. A cette époque, les soldats avaient pour ration un bol de lait sucré. Lors d'une bataille, il aurait par distraction laissé chauffé le mélange un plus longtemps que nécessaire. A sa surprise, le résultat était plus succulent que jamais.

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Cependant, en Argentine, les registres de commerce de l'année 1620 montrent qu'à cette époque déjà, l'importation de confiture de lait provenant du Chili était courante. Serait-elle alors originaire du continent américain ?... Peut-être bien car cette friandise, populaire en Amérique centrale , est aussi traditionnelle en Argentine, au Brésil, au Chili, au Panama, au Paraguay, au Pérou, en Uruguay et au Venezuela et dans d'autres régions de l'Amérique du Sud.

Quoi qu'il en soit, chez nous, en France, on trouve des recettes de confiture de lait principalement dans deux régions : la Savoie et bien sûr la Normandie, comme celle que j'ai choisi de vous dévoiler aujourd'hui* :

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Il vous faut 1 litre 1/2 du lait cru, son poids en sucre en poudre et 3 bâtons de vanille.

Mettez dans un grand récipient profond le lait crue et le sucre. Ajoutez la vanille, mélangez avec une cuillère de bois. Faites cuire sur petit feu et au bout de 3 à 5 minutes, quand le tout commence à bouillir, remplacez la cuillère de bois par une écumoire.

Surveillez la cuisson de près, la réussite de la confiture en dépend. Lorsque vous constatez que la préparation nappe légèrement l'écumoire, pratiquement au bout de 30 minutes, versez une goutte sur une assiette froide ; si elle forme de petites perles, retirez-la du feu et mettez en pots. Sinon, laissez cuire encore 3 à 5 minutes.

Il n'est pas d'usage de conserver longtemps cette confiture.

Bon appétit !

 

* Recette extraite de "Recettes Normandes de nos Grands-Mères" de L. Gildas - Ed. CPE - Reflets de Terroir - 2005.

Drôles d'aventures que celle de Renart !

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 Où l’on voit comment le Goupil et le Loup vinrent au monde,

et pourquoi le premier s’appellera Renart, le second Ysengrin.

Prologue du Roman de Renart

 

Écrit au Moyen-âge en vers et en langue romane, d'où son nom, œuvre de plusieurs auteurs, le « Roman de Renart » est un recueil de poèmes composés à des époques diverses, entre 1170 et 1250, et réunis au cours de ce même XIIIe siècle. Au total, pas moins de 80 000 vers destinés à divertir les gens du peuple auxquels ils étaient racontés.

 

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 Le Roman de Renart

 

Mettant en scène uniquement des animaux, « Le Roman de Renart » a pour thème central  la lutte d'un goupil rusé, répondant au nom de Renart et d'un loup plutôt brutal et niais, Isengrin. C'est la grande popularité de ce récit qui a fait que le nom propre de « renart » s'est imposé dans la langue dès cette époque, en remplacement du nom commun de goupil !

 

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Renart et Isengrin en costume de moine

 

Il faut noter que « renard » s'est orthographié avec un « t » final jusqu'au milieu du XVIe siècle. Ce nom propre est tiré d'un anthroponyme francique « Raǥinhard », de « raǥin » signifiant « conseil » et de « hard » pour «dur, fort »

 

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 Robinet de fontaine

 

Aux côtés de Renart et d'Ysengrin, il y a aussi « Noble » le lion, « Brun » l'ours, « Grimbert » le blaireau,... et un mouton nommé « Robin » que l'on retrouve, le croirez-vous, dans notre langage d'aujourd'hui. En effet, fabriqués vers le XVe siècle, les tout premiers robinets de France étaient ornés d'une tête de mouton stylisée. On s'est donc mis à les qualifier de « robinets », c'est-à-dire de « petit robin » ou de « petit mouton ».

 

Biblio. « Quiz des histoires de France » de L.Boyer et C. Portier-Kaltenbach – Ed. Lattès 2011.

Les dessous d'un dessous féminin qui doit son succès aux hommes...

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...Et le premier d'entre-eux se nomme Féréol Dedieu. C'est en effet ce corsetier de métier qui redécouvre au XIXe siècle notre porte-jarretelles. Il va remettre au goût du jour un système d'attache des bas en vogue sous le règne de Louis XIV (1638-1715) et en déposer le brevet d'invention en 1876.

Porte-jarretelles, Jarretière, Dessous féminins

Jarretelle, comme jarretière, sont dérivées de jarret, cette partie de la jambe située derrière le genou. Les femmes grecques, qui ne connaissent pas les bas, portent la jarretière agrémenté d'un petit bijou en simple accessoire de charme. Au Moyen-âge, de facture très simple et en cuir, elle serre les chaussettes ou bas de chausse des hommes comme elle maintient les bas roulés des femmes au-dessous, au-dessus du genou ou à mi-cuisse. "Les dames, écrit Rabelais (1494-1553), portent chausses d'écarlate ou de migraine (couleur pépins de grenade) et lesdites chausses montent au-dessus du genou juste à la hauteur de trois doigts". Et d'ajouter que les jarretières féminines sont brodées et de la couleur des bracelets de celles qui les portent. La Renaissance ennoblit encore la jarretière des élégantes en les ornant de dentelles et de rubans.

Porte-jarretelles, Jarretière, Dessous féminins

Rien de tout cela au XIXe siècle : l'objet conçu par Dedieu ne se compose que d'une simple ceinture et de deux rubans de tissu élastique se dédoublant chacun sur leur extrémité pour permettre quatre points d'attache. Inesthétique, il est destiné à remplacer l'usage de la jarretière dont les élastiques "gênent la circulation du sang et amènent toujours le gonflement des pieds et une prompte lassitude." Il va demeurer ignoré durant une vingtaine d'années avant de finir par s'imposer avec la mode du port du corset et ce sont les Anglaises qui, les premières, vont véritablement l'adopter à partir de 1893.

Dans les années trente, le couturier Paul Poiret (1879-1944) va donner au porte-jarretelles ses lettres de noblesse. Soucieux de changer et d'assouplir la silhouette féminine, il remplace le corset par une gaine souple à laquelle il ajoute des jarretelles. Parallèlement, les jupes raccourcissent, les jambes se montrent et les bas quittent le noir épais de la laine pour la soie couleur chair. Dans son film "L'Ange Bleu", le premier film allemand parlant, Joseph Von Sternberg confie à Marlène Dietrich le soin d'immortaliser le porte-jarretelles en tant qu'accessoire indispensable de la femme fatale.

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Après la Seconde Guerre mondiale, le porte-jarretelles entame sa traversée du désert. Avec l'arrivée des bas-nylon, la création de la guêpière par Marcel Rochas (1902-1955) et l'apparition de la mini-jupe qui s’accommode mieux du collant, il est jugé ringard, réservé aux femmes légères, et souffre d'une mauvaise réputation. Aujourd'hui, enfin débarrassé de cette image sulfureuse, il est redevenu un symbole de féminité, de raffinement et d'élégance.

 

Biblio. "Le porte-jarretelles" de F. Labalette - Historia Thématique - Sept-Oct. 2009.

« S'il vous plaît… dessine-moi un mouton ! »

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C'était un 6 avril, le 6 avril 1943. Ce jour-là, à New-York, de l'imagination d'Antoine de Saint-Exupéry (1900-1944), l'écrivain aviateur, reporter et poète, auteur notamment de "Vol de nuit" (1931) et de "Terre des hommes" (1939), naît le "Petit Prince". Sous l'apparence d'un livre pour enfants, ce conte poétique et philosophique, deviendra phénomène éditorial. Il est aujourd'hui l’ouvrage de littérature française le plus lu et le plus connu dans le monde. Traduit en environ 270 langues et dialectes, c'est aussi l'un des meilleurs messagers de la langue française.

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Selon les propres dires de son auteur, l'histoire trottait dans sa tête depuis 7 ans déjà quand, en 1942, il cède à l'insistance de ses éditeurs américains et écrit ce récit destiné au jeune public. D'Eaton's Neck (Northport), aux États-Unis, sa terre d’exil et d’accueil depuis janvier 1941, celui qui aimait tant multiplier les défis, se met au travail. Il ne connaîtra jamais l’incroyable destinée de cet ouvrage qui deviendra son succès le plus populaire.... Il dessine lui-même le portrait de son héros et va lui créer un univers à la fois unique et reconnaissable par tous. Comme lui, le narrateur est un aviateur. Alors qu'il est en panne dans le Sahara, il rencontre un petit prince qui s'interroge sur l'absurdité du monde des adultes.

 

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Extrait du manuscrit du Petit Prince

 

Le livre sera réédité à plusieurs reprises aux États-Unis, tant en langue française qu’en traduction anglaise, et ce, avant même sa parution en France. Car ce n’est qu’après-guerre, en avril 1946, que la maison Gallimard, en contrat avec Saint-Exupéry depuis 1929, va le publier.

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Antoine de Saint-Exupéry (1900-1944)

Après la sortir de son ouvrage, Saint-Exupéry quitte l’Amérique. Tourmenté d’être séparé des siens et de son pays, désespéré d’être coupé de l’action et du combat, « Mon premier tort est de vivre à New York quand les miens sont en guerre et meurent », il a hâte de retrouver ses camarades du Groupe de reconnaissance « II/33 » qu'il a quittés après sa démobilisation en juillet 1940. Il rejoint l'Algérie en mai 1943, réintègre son escadre de rattachement et reprend, en dépit de son âge, son activité de pilote. Le 31 juillet 1944, il s'envole, à bord de son Lightning P38, de l'aérodrome de Borgo, en Haute-Corse, pour une mission de reconnaissance en Savoie. Il ne regagnera jamais sa base : son avion disparaît à jamais au-dessus de la Méditerranée ...

 

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